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Actualités - ANALYSE

Une initiative discutable

La grève que les enseignants des écoles privées et publiques observeront aujourd’hui et demain n’est pas une mince affaire. Elle est d’autant plus grave qu’elle risque fort d’être insoluble. Les instituteurs du privé revendiquent un traitement équitable par rapport à leurs collègues du public. Si leurs doléances sont satisfaites, cela impliquera nécessairement une majoration des écolages que les parents, dans leur majorité, ne sont plus guère en mesure d’assumer. Concrètement, selon des sources bien informées, l’augmentation des frais de scolarité serait de l’ordre de 20 % échelonnés sur trois ans à partir de l’année 2000-2001. Car, contrairement à ce que prétend le président du syndicat des enseignants, Georges Saadé, toutes les écoles privées ne font pas nécessairement des bénéfices extravagants permettant de «réajuster» les salaires de leurs instituteurs. Il en va ainsi des établissements catholiques qui ont récemment établi un bilan inquiétant de leur situation budgétaire. Et pour cause : environ 20 à 30 % des frais de scolarité de l’an dernier restent à ce jour impayés. Si les enseignants ont le droit de réclamer justice, que dire des familles qui déjà ploient sous le joug d’une crise économique intenable ? Quant au problème des écoles publiques, il est encore plus grave dans la mesure où le trop plein d’enseignants dans ce secteur est proprement scandaleux. Le ministre Beydoun donne des chiffres exorbitants : 40 enseignants pour quatre élèves, quatorze surveillants, dans des établissements où on n’a besoin que de deux… Gageons que si les enseignants du privé obtiennent satisfaction, tôt ou tard, ceux du public feront aussi la grève pour «réajuster» leurs salaires par rapport à ceux de leurs collègues… ainsi de suite. Le cercle est vicieux et le restera tant que l’État n’aura pas décidé de saisir le problème à bras le corps. En d’autres termes, il est temps d’établir une fois pour toutes une et une seule échelle des salaires englobant l’ensemble du corps enseignant de la maternelle à l’université. Le projet est certes ambitieux mais indispensable si l’on veut échapper à des grèves cycliques et à des majorations chroniques d’écolage que les familles ont de plus en plus de mal à supporter.
La grève que les enseignants des écoles privées et publiques observeront aujourd’hui et demain n’est pas une mince affaire. Elle est d’autant plus grave qu’elle risque fort d’être insoluble. Les instituteurs du privé revendiquent un traitement équitable par rapport à leurs collègues du public. Si leurs doléances sont satisfaites, cela impliquera nécessairement une majoration des écolages que les parents, dans leur majorité, ne sont plus guère en mesure d’assumer. Concrètement, selon des sources bien informées, l’augmentation des frais de scolarité serait de l’ordre de 20 % échelonnés sur trois ans à partir de l’année 2000-2001. Car, contrairement à ce que prétend le président du syndicat des enseignants, Georges Saadé, toutes les écoles privées ne font pas nécessairement des bénéfices...