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Actualités - OPINION

Tribune Des décisions difficiles à prendre

Les préparatifs sont en cours pour rendre publics les chiffres du budget de l’année 2000, Ce budget doit vraiment refléter l’idéologie actuelle du gouvernement, qui aura le devoir de le défendre publiquement aussi bien qu’en privé. Rien ne doit empêcher le Cabinet de discuter sa vision et ses politiques avec les syndicats et le secteur privé. L’équipe actuelle déjà fait ses preuves sur le plan de la confiance publique, l’intégrité, et l’honnêteté, comme le démontre le montant des contributions versées dans le compte de la reconstruction. Le peuple libanais a pleine confiance dans les dépenses publiques et exige que l’État procède rapidement à l’exécution des réformes promises. Il place toujours un grand espoir dans les techniciens qui dirigent les affaires du pays, mais attend aussi des résultats sûrs, rapides et durables. Car, à la longue, le déficit budgétaire a une incidence négative sur la croissance et sur le développement économique et social. L’accroissement de l’emprunt interne et externe a un impact négatif sur l’économie nationale et cet emprunt doit être couvert par une croissance. En d’autres termes, il serait plus facile d’absorber la dette si le taux de croissance excédait celui des intérêts de la dette. Or la demande croissante de monnaie risque de faire monter les taux d’intérêt jusqu’à ce qu’ils dépassent le taux de croissance. Ce qui nous inquiète aujourd’hui au Liban, c’est le fait que le taux de croissance est bien inférieur au taux d’intérêt. Cela réduit la possibilité de couvrir la dette dans l’avenir sans créer une crise financière et monétaire. Les économistes aussi bien de la Banque mondiale que du FMI sont d’accord sur le fait que la relation entre le déficit budgétaire et le taux de change est négative. Cela signifie qu’une augmentation du déficit peut améliorer le taux de change d’une devise pour une courte durée, mais avec un effet négatif à long terme. Le gouvernement actuel par conséquent a raison de s’inquiéter du nouveau de la dette et du déficit permanent. Ce déficit continu aura tôt au tard un effet négatif sur la livre libanaise. Les principaux effets négatifs d’un déficit et d’une dette élevés sur l’économie sont : 1- Les taux d’intérêt : le déficit et la dette causent des taux d’intérêt élevés qui risquent de porter atteinte aux investissements privés. 2- Le risque d’inflation : comme la demande par le gouvernement n’est pas accompagnée d’une amélioration de la productivité, cela risque de faire redémarrer l’inflation. 3 - Cercle vicieux : le pays est tombé dans le piège de la dette publique. Le service actuel de la dette paralyse le budget. La vision quinquennale et le budget de l’année 99 représentent des pas positifs importants permettant d’alléger le poids de la profonde crise économique. Ils restent cependant insuffisants pour résoudre le dilemme et corriger le sérieux déséquilibre économique. Le gouvernement doit appliquer à cet égard, des politiques difficiles mais indispensables. Il doit achever la réforme de l’administration publique y compris la réduction du nombre des fonctionnaires qui seront éventuellement absorbés par le secteur privé. Et entamer un programme de privatisation dans tous les secteurs. De façon générale, il doit examiner toute politique pouvant stimuler la productivité de nos secteurs économiques, à commencer par le secteur agricole, puis l’industrie et les services. Encourager le développement, la recherche et l’innovation est la politique à suivre. *Le Dr Louis G. Hobeika est président-directeur général de Sodetel, secrétaire général de la CCI-Liban et enseigne les finances à l’Université américaine de Beyrouth.
Les préparatifs sont en cours pour rendre publics les chiffres du budget de l’année 2000, Ce budget doit vraiment refléter l’idéologie actuelle du gouvernement, qui aura le devoir de le défendre publiquement aussi bien qu’en privé. Rien ne doit empêcher le Cabinet de discuter sa vision et ses politiques avec les syndicats et le secteur privé. L’équipe actuelle déjà fait ses preuves sur le plan de la confiance publique, l’intégrité, et l’honnêteté, comme le démontre le montant des contributions versées dans le compte de la reconstruction. Le peuple libanais a pleine confiance dans les dépenses publiques et exige que l’État procède rapidement à l’exécution des réformes promises. Il place toujours un grand espoir dans les techniciens qui dirigent les affaires du pays, mais attend aussi des résultats...