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Actualités - ANALYSE

Plaidoyer pour un président fort, intègre, et digne de confiance

Les rapports adressés à leurs gouvernements respectifs par les ambassadeurs des Etats arabes et étrangers préoccupés par l’échéance présidentielle se contentent, dans leur majorité, de mettre l’accent sur les qualités requises du prochain président de la République. Très peu de diplomates font mention des noms des présidentiables qu’ils glanent au hasard de leurs entretiens avec des politiciens, des députés ou des hommes de religion et qu’ils accompagnent alors, le cas échéant, de leurs commentaires personnels. Car le plus important aux yeux de tous dans l’étape délicate qui se profile à l’horizon est d’assurer l’accession à la première magistrature d’un homme fort, expérimenté, crédible, intègre et digne de confiance. Ces qualités semblent en effet indispensables à quiconque se préparerait à affronter les développements attendus sur les plans politique, sécuritaire, économique, financier et social et ce, pour plusieurs raisons: 1) L’accord de Taëf a ôté au chef de l’Etat des prérogatives qui étaient importantes même s’il n’en faisait usage que dans des situations rares et bien déterminées. Le président de la République doit donc être un homme fort en mesure de compenser par sa personnalité les prérogatives perdues et d’être à la hauteur des deux autres pôles du pouvoir qui vont demeurer en poste, le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. Car de même que les communautés chiite et sunnite sont représentées par des hommes forts jouissant d’une importante base populaire, la communauté maronite doit elle aussi être représentée par un homme du même calibre et non pas par un homme faible dont l’accession à la présidence ne servirait qu’à conforter les chrétiens dans un sentiment de désenchantement et de marginalisation. 2) Seul un président fort peut être en mesure de jouer le rôle d’«arbitre» entre les hommes forts que sont aujourd’hui le président de l’Assemblée nationale et le chef du gouvernement. Seul un président fort peut aspirer à mettre fin à la troïka et à former, selon la situation, soit un duo avec le chef du gouvernement afin d’unifier la position du pouvoir exécutif et rendre celui-ci plus cohérent face au pouvoir législatif, soit un duo avec le président du Parlement lorsque l’intérêt exige de calmer le jeu gouvernemental. Ce rôle était en fait celui des présidents d’avant-Taëf qui avaient le premier et le dernier mots dans le choix du chef du gouvernement qu’ils pouvaient également révoquer en cas de désaccord et en coordination avec le chef du Législatif. Aujourd’hui toutefois, aucun président ne peut jouer un tel rôle s’il n’est pas fort et s’il ne jouit pas d’une expérience politique. 3) Un président fort, intègre et expérimenté sur les plans politique, administratif, financier et économique pourrait réaliser la réforme administrative et réussir ainsi là où ont échoué nombre de ses prédecesseurs. Car la stabilité politique est tributaire d’un gouvernement homogène qui opérerait dans le cadre d’une véritable séparation des pouvoirs, de même que la stabilité sécuritaire est tributaire d’une véritable entente intérieure et d’une coopération franche avec les Etats voisins et particulièrement avec la Syrie. La stabilité économico-financière exige une totale intégrité et une réelle crédibilité du pouvoir qui serait alors en mesure de lutter efficacement contre l’escroquerie, la corruption et le gaspillage. L’Etat pourrait alors payer ses dettes et présenter un budget équilibré en contrepartie de quoi les citoyens deviendraient plus enclins à payer leurs taxes et impôts. 4) Un président véritablement représentatif et en mesure d’inspirer confiance serait apte à assurer la participation de tous à la vie politique au niveau de la prise des décisions. Plus aucune communauté ne se sentirait alors marginalisée et contrainte de mettre en application des décisions à l’adoption desquelles elle n’aurait pas eu un mot à dire. Ainsi donc, le plus important reste d’assurer l’accession à la première magistrature d’un président jouissant de toutes ces qualités. Car un président faible se transformerait vite en un pantin livré aux mains des deux hommes forts que sont les présidents Berry et Hariri et marginaliserait totalement les maronites et les chrétiens. C’est d’ailleurs pour éviter cela que les Etats alliés et frères se préoccupent déjà très sérieusement de la prochaine élection présidentielle dont le résultat sera déterminant à plus d’un niveau pour l’avenir du Liban.
Les rapports adressés à leurs gouvernements respectifs par les ambassadeurs des Etats arabes et étrangers préoccupés par l’échéance présidentielle se contentent, dans leur majorité, de mettre l’accent sur les qualités requises du prochain président de la République. Très peu de diplomates font mention des noms des présidentiables qu’ils glanent au hasard de leurs...