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Actualités - ANALYSE

Présidentielle : Baroud d'honneur des attentistes ...

Désormais il ne se passe pas de jour sans qu’un des trois présidents ou un ministre influent n’évoque les présidentielles et l’on a en a même entendu certains citer déjà des noms… Dans ce climat fébrilisé, quelques responsables continuent cependant à soutenir qu’il faut laisser la question de côté. Non pas, ce qui paraîtrait logique sinon censé, parce qu’il est inutile d’y toucher du moment que la vraie décision est ailleurs. Mais, selon eux, parce qu’on ferait très vite monter la tension et que l’on porterait préjudice de la sorte à la saison touristique d’été, déjà affectée par les crimes, ainsi qu’à une situation socio-économique générale depuis longtemps précaire. Ces attentistes du dernier jour font valoir que dans la plus rapide des hypothèses l’élection n’interviendra pas avant le 24 septembre et que dès lors le pays risque de s’installer dans un climat de bataille pour deux longs mois si ce n’est pour trois, du moment que le scrutin peut être fixé à fin octobre… Un point de vue que par égard pour les décideurs ( qui ont maintes fois fait parvenir des messages de patience) les présidents de la Chambre et du Conseil ménagent. Ils déclarent en effet tous deux, du bout des lèvres, que le sujet ne sera pas ouvert avant le délai légal, que des spéculations à ce propos ne peuvent qu’être prématurées d’autant que des développements régionaux attendus doivent encore influer sur cette échéance. Une observation qui n’empêche pas les intéressés de multiplier en public les indications concernant les présidentielles (comme «il n’y aura pas de reconduction» ou encore» «tout se fera dans les délais») et en privé leurs commentaires sur la compétition. On peut même relever sans risque de se tromper que c’est le président Nabih Berry qui a donné le coup d’envoi de la course voici quelques jours par deux déclarations contradictoires. Dans la première il disait: «le renouvellement, pourquoi pas…» et dans la deuxième «la prorogation, pas question…» La direction politique du système est si bien dans le bain déjà que le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr reconnaît que désormais tout est gelé, renvoyé au prochain régime et que le Cabinet ne fait pratiquement plus qu’expédier les affaires courantes. Le même ministre détaille du reste sans attendre les critères qui doivent présider à la sélection des candidats potentiels et précise quelques-unes de ses préférences de principe, comme la faculté d’ouvrir la course à tous, commis de l’Etat compris. On est donc bien entré dans la campagne électorale. Et chacun en coulisses tente d’améliorer ses positions. Car s’il y a des candidats à la candidature et il y a encore plus de candidats au rôle d’électeur, moyen ou petit, étant entendu que le grand électeur n’est pas de ce royaume… Autrement dit des leaders comme MM. Rafic Hariri et Nabih Berry auront à cœur d’aider, dans la mesure de leurs moyens, à l’avènement d’un homme avec lequel ils pourraient s’entendre, voire avec lequel ils auraient des liens politiques privilégiés. Il en va évidemment de même pour une multitude d’autres pôles d’influence locaux, politiques ou autres. Et dans cette kermesse, ce sont encore les députés — qui sont pourtant dans les formes les seuls à pouvoir voter — qui se montrent le plus discrets. Il est vrai qu’ils s’interdisent d’avoir une opinion, en attendant le fameux mot d’ordre, comme en 95… En tout cas les haririens souhaitent «un chef de l’Etat qui comprenne bien les vues économiques de notre chef et le soutienne dans ses efforts de redressement et de reconstruction. Il faudra, si possible, une personnalité qui ait elle aussi quelque rayonnement à l’étranger, pour mieux attirer les capitaux». Cela paraît assez difficile, car si le milliardaire lui-même n’y a pas réussi, on voit mal qui pourrait faire mieux… «C’est assez vrai, répond en soupirant un haririen, mais alors il nous faut quelqu’un qui fasse croire aux Libanais que le changement va enfin s’engager…» Un vœu très étonnant au fond. Car si la situation a besoin d’être changée, à qui la faute… Et que faut-il changer, ou encore qui… L’opposition, mais aussi certains proches du président Berry, saisissent la balle au bond: «ce qui doit changer, dit un ministre-député, c’est la façon de gouverner monopoliste et le culte de la personnalité…» Mais là aussi on reste perplexe: comment l’éventuel successeur de M. Hraoui, quel qu’il soit, peut modifier un système que les décideurs continuent de protéger…
Désormais il ne se passe pas de jour sans qu’un des trois présidents ou un ministre influent n’évoque les présidentielles et l’on a en a même entendu certains citer déjà des noms… Dans ce climat fébrilisé, quelques responsables continuent cependant à soutenir qu’il faut laisser la question de côté. Non pas, ce qui paraîtrait logique sinon censé, parce qu’il...