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Actualités - CHRONOLOGIE

La victime de Beit-Méry serait un officier de sécurité bahreini

La vague de criminalité et de banditisme qui déferle sur les régions du Metn et du Kesrouan continue d’entretenir un climat de psychose au sein de la population. Cela n’empêche pas, cependant, les responsables concernés de pratiquer obstinément la politique de l’autruche à ce propos, accusant la presse de «dramatiser» sciemment la situation. Pour certains milieux officiels, les informations sur les meurtres et les vols à main armée sont «montées en épingle» et volontairement «exagérées» à des fins politiques. C’est à croire que les victimes qui tombent régulièrement sous les balles des malfaiteurs et les actes de banditisme qui se multiplient au vu et au su des agents de sécurité sont fictifs et ... virtuels aux yeux des responsables officiels. Pas plus tard que lundi, un ressortissant bahreini, Toufic Abdel Nabi Ibrahim al-Baharna (45 ans), un ouvrier indien et un malfaiteur syrien sont venus s’ajouter à la liste des victimes de cette vague de criminalité. L’ouvrier indien a été abattu par des bandits masqués et armés qui tentaient de cambrioler le restaurant Bourj el-Hamam, à Broummana. Il avait lui-même tué le malfaiteur de nationalité syrienne à l’aide d’un couteau. Dans le même temps, le corps du Bahreini était découvert atteint d’une balle dans la tête sur le bas-côté du rond-point de Beit Méry. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a indiqué hier que la victime de Beit-Méry n’était nullement un opposant au régime en place (comme l’avaient affirmé hier certains médias), mais, au contraire, un officier des services de sécurité de Bahrein qui était chargé de surveiller les activités des opposants bahreinis au Liban. Selon l’ANI, citant les responsables de l’enquête, l’officier assassiné était entré l’an dernier «huit fois au Liban, à chaque fois sous une identité différente». Il ressort des premiers éléments de l’enquête, menée par le juge d’instruction du Mont-Liban, Elias Khoury, qu’un revolver a été découvert dans la main gauche de la victime. Le médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie a toutefois exclu l’hypothèse d’un suicide. Le revolver aurait donc été placé dans la main du Bahreini pour faire croire à un suicide et brouiller ainsi les pistes. Les enquêteurs estiment dans ce cadre que le meurtre a eu lieu dans une région encore indéterminée et le cadavre a été par la suite transporté à Beit-Méry. Auquel cas, les meurtriers auraient ainsi agi impunément en dépit de l’imposant dispositif de sécurité mis en place depuis longtemps dans le Metn. S’il se confirme que la victime était effectivement un officier des services de sécurité bahreinis, le meurtre revêtirait alors un caractère politique et dépasserait le cadre de la vague de criminalité dont se plaint la population. Il reste que le fait que les meurtriers aient pu se déplacer impunément sur les routes du Metn avec un cadavre dans leur voiture ne peut que porter un coup sévère aux vastes mesures de sécurité annoncées ces derniers jours avec tout le tapage médiatique d’usage. Démenti de Manama En tout état de cause, l’ANI indique que le ministère des Affaires étrangères a été chargé du suivi de cette affaire avec les autorités bahreinies afin de déterminer si la victime était en mission officielle au Liban. Le palais Bustros pourrait charger l’ambassadeur du Liban à Bahrein, M. Zouheir Qazaza, de suivre l’affaire, l’ambassade de Bahrein à Beyrouth étant fermée depuis plusieurs années. La réaction des autorités de Manama ne s’est pas fait attendre. Un porte-parole officiel à Manama a, de fait, démenti hier soir que la victime de Beit Méry soit un officier de la sécurité bahreinie. «Le citoyen bahreini, Toufic Abdel Nabi Ibrahim al-Baharna, n’a aucun lien avec les services de la sécurité d’Etat ou avec aucune autre partie officielle à Bahrein», a indiqué le porte-parole, cité par l’agence officielle bahreinie GNA. Le porte-parole bahreini a ajouté que les autorités de Bahrein allaient entrer en contact avec les autorités libanaises pour clarifier les tenants et aboutissants de «ces allégations mensongères». Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de Bahrein a décidé de convoquer l’ambassadeur du Liban à Manama pour lui «demander officiellement des explications à ces fausses informations», a indiqué le porte-parole. Ordre de tirer à vue Pour en revenir à la vague de banditisme, l’ANI a indiqué hier que les forces de l’ordre ont reçu des ordres stricts de tirer à vue sur les éléments armés qui tenteraient de forcer les barrages érigés dans plusieurs secteurs afin de poursuivre et arrêter les bandes de malfaiteurs. Dans ce cadre, l’ANI précise que les forces de l’ordre ont arrêté au cours des dix derniers jours les membres de trois gangs qui se sont livrés à des vols à main armée dans divers secteurs des régions, notamment à Dekouané, Nahr el-Kalb, Mar Roukoz, Raouda, Monteverde, Nahr el-Mot, Dora, Borj Hammoud et Zakrit. L’identité de ces malfaiteurs a été dévoilée par l’ANI. Il s’agit de Abdel Ghani Mahmoud Sabsabi, Harout Rafalian, Pierre Baban, Rabih Kaoukach, Mohammed Daoud, Elias Massaad, Milad Restom, Nagi Rahmé, Gergès Khoury, Mohammed Rida al-Mayel, Tannous Hadchiti et Georges Camille Touma.
La vague de criminalité et de banditisme qui déferle sur les régions du Metn et du Kesrouan continue d’entretenir un climat de psychose au sein de la population. Cela n’empêche pas, cependant, les responsables concernés de pratiquer obstinément la politique de l’autruche à ce propos, accusant la presse de «dramatiser» sciemment la situation. Pour certains milieux...