Electricité : bien malin qui peut délimiter les responsabilités ..

De nouveau, en plein été, l’électricité. En panne pour le mondial, que le ministre des Ressources hydroélectriques M. Elie Hobeika n’a eu probablement aucune peine à suivre là où il a si opportunément pris ses vacances. Deux groupes électrogènes de Zouk qui claquent, alors même qu’on les avait installés pour parer au problème de base et se dégager du système de rationnement… Où sont partis les fonds consacrés à ce domaine, où sont les promesses haririennes de courant 24 heures sur 24, la crise est-elle accidentelle, peut-on y voir une machination visant le ministre? On le sait, le gouvernement a alloué dans son budget 98 les crédits nécessaires au bon fonctionnement - et à la réhabilitation- de l’électricité et le Parlement n’avait pas pratiqué de coupes dans cette enveloppe, comme il l’avait fait pour d’autres départements, considérant à juste titre que le courant est une priorité. Pas de pièces de rechange Des sources informées indiquent en substance que «les défaillances ont malheureusement affecté des systèmes qui ne comprennent pas de pièces de rechange. Il a donc fallu demander au fabricant de procéder à un examen minutieux des appareillages pour en assurer la réparation. Cela prendra du temps et d’ici là le rationnement devra être maintenu». On ne le sait que trop… Cependant, selon un technicien, «tout indiquait que la panne allait survenir, on a beaucoup fait pour la prévenir mais elle était vraiment inéluctable. En fait dans un système de distribution électrique, aussi sophistiqué qu’il soit, les défaillances sont, comme qui dirait, obligatoires, à cause même de l’énergie. Mais , en général, on s’arrange pour éviter les grands effondrements, pour limiter les dégâts, pour réparer rapidement. Cette fois cela n’a pas été possible. Il n’y va pas en l’occurrence d’une faute du personnel et si l’EDL sait qu’elle dispose d’un matériel à risque, elle ne peut pas prévoir quand, comment et dans quel volume des perturbations vont se produire». Une vue de l’esprit Certains soutiennent qu’il y a, ailleurs dans le réseau, un excédent que l’on aurait pu transporter à Zouk pour le stocker. «C’est une vue de l’esprit, rétorque le technicien. Le système de transport accuse, à cause de la guerre et de l’usure du temps, des faiblesses connues qui empêchent qu’on puisse y recourir — en excédent justement — pour transférer à Zouk la production des centrales rénovées du Zahrani ou de Beddawi. L’EDL a d’ailleurs souligné dans un communiqué qu’elle n’est pas responsable de la non-installation de nouveaux circuits de distribution, qui auraient dû être mis en place en même temps que les nouvelles centrales, car elle n’est pas le maître d’œuvre de ce projet. Plus précisément, indique ce technicien, à cause de difficultés financières, l’on a pensé recourir à des emprunts pour exécuter ce plan qui a dès lors pris du retard, car la procédure, émaillée de formalités administratives compliquées, est longue». Le vote des emprunts Sur le plan de la délimitation des responsabilités, un politicien accuse «d’abord le Parlement qui n’a toujours pas voté les emprunts nécessaires pour le nouveau réseau de transport. Ensuite le Conseil de développement et de la reconstruction, à qui l’exécution du dossier par voie de contrat avec une entreprise spécialisée a été confiée et qui n’a pas encore réalisé l’affaire». Et de réclamer une commission parlementaire d’enquête pour clouer au pilori le CDR. Il n’empêche que, depuis le fameux accrochage Hobeika-Siniora en janvier, on n’a plus tellement entendu l’EDL pousser des cris d’alarme, alors qu’elle était pour le moins bien placée pour savoir qu’on allait droit dans le mur. Alors qui est responsable? Va savoir, comme dit familièrement… un responsable attaché au ministère des Ressources.