Berry préconise la création d'une fondation au service des détenus libérés (photo)

Le président de la Chambre M. Nabih Berry a déclaré devant les membres d’une délégation représentant le comité national pour les prisonniers libérés des geôles israéliennes que «le gouvernement se doit de créer une fondation spéciale ayant pour tâche de veiller aux besoins des prisonniers libérés et de ceux des familles des martyrs». M. Berry, qui a indiqué avoir donné des instructions aux responsables du Conseil du Sud pour débloquer immédiatement la somme de 5 millions de L.L. au profit de chaque prisonnier libéré dernièrement, a estimé que les aides que procurent actuellement les associations privées aux prisonniers libérés et aux familles des résistants disparus ne sont pas à dédaigner mais qu’elles risquent de tarir progressivement. «Ceci veut dire en clair que la responsabilité de ces aides doit incomber à l’Etat, le premier concerné par le devenir des siens et notamment les résistants qui commencent à occuper la place qui leur revient dans la société» a ajouté le chef du Législatif. M. Berry a rappelé les promesses faites à ce sujet par le président du Conseil M. Rafic Hariri lors de l’accueil réservé aux prisonniers libérés dans sa résidence de Majdelyoun, et a promis que «la Chambre soutiendra toute initiative gouvernementale en la matière» mais que par contre «si le gouvernement fait traîner les choses», il palliera à cette carence lors de la discussion du prochain budget à la Chambre. Concernant la fondation dont il préconise la formation, M. Berry a déclaré: «C’est une fondation qu’il s’agit de créer soit au sein du ministère des Affaires sociales soit en tant qu’organisme indépendant, mais en tout état de cause c’est elle qui sera chargée de prendre en main le devenir de tous ces prisonniers. Après toutes ces années passées en prison on doit pouvoir les aider pour trouver un travail et un salaire dignes, car ces personnes ne doivent pas vivre en tant qu’assistés et c’est à la société de leur trouver les voies d’une réinsertion digne et sûre» a ajouté M. Berry. «Nous sommes décidés à réussir votre retour à la société civile; je suis en mesure d’affirmer que le gouvernement est décidé à tout faire en votre faveur d’autant plus que votre action est perçue différemment depuis un certain temps au sein de la société libanaise. A l’époque où vous êtes entrés dans les geôles israéliennes, parler de résistance c’était presque parler de bandits de grands chemins. Au début, le peuple libanais était divisé à votre propos et votre élimination faisait l’unanimité en Israël. Aujourd’hui, vous faites l’unanimité au Liban et votre action divise la société israélienne. Une évolution certaine a eu lieu dans les mentalités et le Liban ne tardera pas à recueillir les fruits de votre action» a encore ajouté M. Berry. Le président de la Chambre, tout en se déclarant heureux de voir les Libanais soudés autour de la question du Sud, a fait remarquer à ses visiteurs que ceci n’est pas du tout vrai en ce qui concerne les autres sujets de politique interne. «Le Sud, notamment le problème de la résolution 425 et l’action de la résistance ont soudé tous les Libanais, contrairement aux autres sujets de l’actualité politique locale, ce qui est regrettable. Vous souhaiter la bienvenue voudrait dire que nous vous sommes étrangers; nous faisons partie de vous et nous devons beaucoup peiner pour être à la hauteur de vos sacrifices» a conclu M. Berry.