Week-end autrichien pour Jean Paul II L'archevêque de Vienne, successeur potentiel du pape ?

Le premier hôte de Jean-Paul II ce week-end en Autriche, l’archevêque de Vienne Christoph Schoenborn, est souvent cité comme un successeur potentiel du pape et est un homme réputé pour ses tentatives d’établir des liens entre l’Eglise catholique et l’orthodoxie. Le cardinal Schoenborn, 53 ans, s’est rendu à Moscou et Istanbul l’an dernier pour y rencontrer respectivement le patriarche Alexis II et le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er. Ces déplacements ont été considérés comme une contribution fructueuse à l’œcuménisme, même si un projet de rencontre l’an dernier en Autriche entre Jean-Paul II et Alexis II n’a pas abouti. Conciliant, modeste et ouvert, le cardinal Schoenborn qui se situe à mi-chemin entre l’aile conservatrice et l’aile libérale de l’Eglise autrichienne, se définit comme «conservateur pour les questions religieuses, mais libéral dans le domaine social». Dans la grave crise que traverse l’Eglise autrichienne, provoquée par les accusations d’attouchements contre son prédécesseur le cardinal Hans Hermann Groer, il s’efforce de prêcher le pardon sans pour autant disculper Mgr Groer. «Mgr Groer est malade, il n’a plus de fonctions (...), il est temps de lui pardonner» a-t-il récemment dit à la télévision. Il s’est même «excusé pour tous les actes dont mon prédécesseur (...) s’est rendu coupable à l’encontre de personnes qui lui ont été confiées». Dans la même déclaration, il a proposé l’aide de son diocèse «à tous ceux qui ont pâti» des agissements de Mgr Groer, désormais retiré dans un monastère à Dresde (Allemagne). Un véritable renouveau Né le 22 janvier 1945 dans une famille de la grande aristocratie de la monarchie austro-hongroise, à Skalsko en Bohême, cet expert en théologie a intégré l’ordre des dominicains en 1963 avant d’être ordonné prêtre en 1970. Il a successivement suivi des études de théologie à Vienne, Paris et Regensburg (Allemagne). Il a ensuite enseigné la dogmatique et la connaissance des Eglises orientales à l’université catholique de Fribourg (Suisse). Membre de la commission internationale de théologiens de 1981 à 1991, il fut nommé en 1987 secrétaire de la rédaction du catéchisme mondial. En 1991, il fut nommé évêque auxiliaire de Vienne, responsable des sciences, de la culture et de l’art. En 1995, il est nommé archevêque de Vienne, succédant à Mgr Groer et il est devenu cardinal en février dernier. Le cardinal Franz Koenig, prédécesseur très respecté de Mgr Groer, a estimé que la nomination du cardinal Schoenborn avait constitué «un véritable renouveau de l’Eglise» autrichienne. Formé par le grand théologien dominicain français Yves Congar, Mgr Schoenborn, qui maîtrise parfaitement la langue française, accorde beaucoup d’importance à la connaissance profonde de la tradition religieuse, fondement selon lui de l’ouverture et de la liberté d’esprit. (AFP)