Actualités - CHRONOLOGIE
La Côte d'Ivoire décide de combattre l'excision
le 09 juin 1998 à 00h00
Le gouvernement ivoirien a adopté des projets de loi réprimant sévèrement des pratiques traditionnelles néfastes pour la femme – l’excision et le mariage précoce ou forcé – ainsi que le harcèlement sexuel, selon le communiqué du Conseil des ministres publié à Abidjan. Pour le gouvernement, «l’union matrimoniale précoce ou forcée constitue une atteinte à la liberté des jeunes filles qui se voient ainsi privées de leur droit d’épouser les hommes de leur choix». Une telle union est déjà «sanctionnée civilement par la loi relative au mariage» – celui-ci est interdit avant l’âge de 15 ans en Côte d’Ivoire –, mais, «pour plus d’efficacité», le gouvernement a décidé de recourir à des mesures pénales. Selon le projet de loi du ministère de la Famille et de la Promotion de la femme, le mariage précoce ou forcé, «quelles que soient ses motivations coutumières, religieuses ou traditionnelles», sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500.000 à 5 millions de FCFA (5.000 ou 50.000 FF). Les mutilations génitales exercées sur les femmes, «nuisibles à la santé», seront également punies d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 200.000 à 2 millions de FCFA (2.000 à 20.000 FF). Cette peine est portée à vingt ans de prison si la victime est décédée des suites d’une mutilation. Une interdiction d’exercer la profession, «pouvant aller jusqu’à cinq ans», est prévue si l’auteur de la mutilation est membre du corps médical ou paramédical. Selon l’UNICEF, plus de quatre millions de femmes sont victimes d’excision en Côte d’Ivoire. Par ce projet de loi, «le gouvernement veut lutter contre les formes de violences à l’égard des femmes qui constituent un obstacle à la réalisation des objectifs d’égalité, de paix et de développement durable qu’il s’est fixé», précise le communiqué du Conseil des ministres. La présidente de l’Association ivoirienne des droits des femmes (AIDF) s’est «félicitée» de l’adoption de ces textes. «La Côte d’Ivoire est en train de devenir un Etat de droit», se réjouit Mme Constance Yaï, tout en soulignant que «désormais, le plus dur reste à faire: sensibiliser les populations qui ont recours à ces pratiques et sont aux trois quarts analphabètes». «On ne va pas mettre en prison nos tantes du jour au lendemain, mais le texte va nous aider», a-t-elle ajouté. Le gouvernement estime également que le harcèlement sexuel «constitue un trouble grave à l’ordre public qui mérite bien d’être énergiquement réprimé». Ceux qui se rendront coupables de ce délit seront condamnés à une peine d’emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 500.000 à 5 millions de francs CFA. «Des précautions ont été prises pour décourager les plaintes fallacieuses», précise le communiqué. (AFP)
Le gouvernement ivoirien a adopté des projets de loi réprimant sévèrement des pratiques traditionnelles néfastes pour la femme – l’excision et le mariage précoce ou forcé – ainsi que le harcèlement sexuel, selon le communiqué du Conseil des ministres publié à Abidjan. Pour le gouvernement, «l’union matrimoniale précoce ou forcée constitue une atteinte à la liberté des...
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