Chirac demain soir au Liban pour sa troisième visite en deux ans

Le président français, M. Jacques Chirac, entamera demain soir sa troisième visite en deux ans au Liban après celles d’avril et d’octobre 1996. Le point fort de son séjour de 48 heures sera la réouverture de la Résidence des Pins samedi et le discours qu’il doit prononcer à cette occasion. M. Chirac rencontrera les trois présidents et inaugurera dimanche l’assemblée des maires francophones après une conférence de presse. Selon des sources bien informées, le chef de l’Etat français dépêchera à Bkerké un des membres de la délégation qui l’accompagne pour transmettre un message au patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Les préparatifs de la visite ont été évoqués hier par le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, et le directeur du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord au Quai d’Orsay, M. Jean-Claude Cousseran. Selon une source diplomatique à Beyrouth, cette visite revêt une importance particulière parce qu’elle souligne «la pérennité, la continuité et la force de l’engagement de la France au Liban» et parce qu’elle intervient «à un moment où le Liban traverse une période difficile». L’engagement de la France au Liban se traduit par un renforcement de sa présence culturelle, économique et politique au pays du cèdre. Le nombre d’entreprises françaises, qui était de 20 au lendemain de la fin de la guerre, est passé aujourd’hui à 130. Sur le plan culturel, 45000 élèves sont inscrits dans des écoles franco-libanaises. Le nombre d’élèves au Lycée français de Habbouche à Nabatiyé (Liban-Sud) va passer de 250 à 400 lors de la prochaine rentrée scolaire. La construction d’un nouveau lycée à Tripoli est à l’étude et l’idée d’un projet similaire dans la Békaa est envisagée. La France contribue aussi à la formation de cadres trilingues et a renforcé la coopération avec le Liban dans le domaine de l’enseignement supérieur avec l’ouverture de l’Ecole supérieure des affaires et des filières francophones de journalisme et de droit. Lors de ses entretiens avec les trois présidents, M. Chirac évoquera sans doute le blocage du processus de paix et plus particulièrement la situation au Liban-Sud à la lumière de la proposition israélienne de retrait conditionnel. Dans ce cadre, la même source précise que la position de la France demeure inchangée, Paris réclamant l’application inconditionnelle de la résolution 425 de l’ONU. «Cette résolution est très courte et d’une grande limpidité. La politique de la France repose sur le droit et sur les accords conclus», précise la même source qui affirme que le renouvellement du mandat de la FINUL en juillet ne rencontrera pas de difficultés. Paris attache aussi beaucoup d’importance au rôle du Comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud créé à l’initiative notamment de l’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette. «Ce comité a contribué à protéger les civils qui étaient dans le passé souvent victimes des affrontements», a déclaré la même source.