L’Inde a accusé jeudi le Pakistan d’attaques à l’artillerie non provoquées contre les forces indiennes au Cachemire au cours des derniers jours, premiers affrontements dans cette région explosive depuis les essais nucléaires indiens. Ces incidents sont intervenus alors que la guerre des mots s’intensife entre l’Inde et le Pakistan depuis les cinq tests indiens de la semaine passée et que les Etats-Unis ont sévèrement critiqué les diatribes indiennes contre Islamabad, qui menace de riposter par un essai atomique. «Il y a eu des tirs à l’arme lourde non provoqués dans les régions de Kargil, Leh et Kupwara dans le nord du Cachemire au cours des deux derniers jours», a déclaré jeudi un porte-parole militaire indien à Srinagar, le brigadier Arun Kumar Chopra. Les Pakistanais «ont tiré à l’artillerie et au mortier et nous avons répliqué», a-t-il dit, affirmant que le but des forces pakistanaises était d’infiltrer des militants musulmans au Cachemire indien. Ces tirs n’ont pas fait de victime côté indien et la situation à la frontière est «calme mais tendue», a-t-il précisé. L’Inde accuse le Pakistan de soutenir, notamment avec des «mercenaires», une guérilla séparatiste musulmane qui a fait plus de 20.000 morts au Cachemire indien depuis 1989, ce qu’Islamabad dément, affirmant ne faire que soutenir moralement une légitime volonté d’autonomie. Le Cachemire, divisé entre les deux pays depuis leur partition en 1947, a été la cause de deux des trois guerres qu’ils se sont livrées. Des tirs d’armes légères sont fréquents le long de la «ligne de contrôle», la frontière de 1.300 km entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire, et dégénèrent parfois en duels d’artillerie. Un porte-parole du ministère des Affaires extérieures à New Delhi a minimisé les échanges de tirs les plus récents, affirmant qu’ils étaient «habituels» et n’avaient «rien à voir avec les essais nucléaires ou les propos du ministre de l’Intérieur». (AFP)