Actualités - CHRONOLOGIE
Les Européens relancent leur projet d'avion de transport militaire
le 22 mai 1998 à 00h00
Les Européens ont définitivement enterré l’idée d’une alliance entre Airbus et l’avionneur russo-ukrainien Antonov pour construire leur avion de transport militaire futur (ATF) et relancé du même coup leur propre projet. Réunis en marge du salon aéronautique de Berlin, les représentants des gouvernements des sept pays d’Europe de l’Ouest partenaires du programme ATF (FLA en Anglais) ont «pris acte du refus d’Airbus d’assurer la maîtrise d’œuvre d’un projet commun avec Antonov», a indiqué une source gouvernementale française. Après plusieurs mois de réflexion, les industriels du programme ATF/FLA réunis sous la houlette d’Airbus Military Company, filiale du consortium européen créée spécialement pour l’occasion, ont conclu qu’une coopération avec Antonov sur la base de son avion cargo militaire AN-70 était impossible à mettre en œuvre dans les délais imposés au projet. Ils ont estimé également qu’une alliance avec l’avionneur russo-ukrainien était trop risquée financièrement et commercialement, a expliqué le PDG de l’une des sociétés partenaires du programme européen. «L’idée est bonne sur le papier, mais quand on y regarde de plus près ça ne marche pas», a-t-il estimé. Alors qu’un travail énorme et très coûteux aurait été nécessaire pour mettre l’AN-70 aux normes opérationnelles et techniques requises par les armées occidentales — modifications de structure, nouveaux moteurs, installation de commandes de vol électriques et d’une avionique occidentale — le dialogue s’est avéré «difficile» avec l’avionneur russo-ukrainien, selon plusieurs industriels européens. Présence US L’abandon de l’option Antonov relance le projet ATF/FLA d’Airbus, gelé de facto depuis l’automne dernier du fait des discussions avec l’avionneur russo-ukrainien. «Le plus important est que cela va permettre aux industriels de reprendre dès le 1er juin les travaux de «pré-lancement» (PLA) de l’appareil, pour être au rendez-vous de janvier avec une proposition ferme aux gouvernements», a souligné le délégué général à l’armement français Jean-Yves Helmer, présent à Berlin. La date limite du 31 janvier 99 pour la réponse à l’appel d’offre lancé l’année dernière à Airbus par les gouvernements européens est impérative, car le lancement éventuel du programme doit intervenir à temps pour répondre aux contraintes de calendrier de la Royal Air Force et de l’armée de l’air française qui ont besoin de nouveaux appareils à partir de 2004. Le projet ATF/FLA regroupe les quatre partenaires d’Airbus (le français Aerospatiale, l’allemand DASA, le britannique British Aerospace et l’espagnol CASA), associés à l’Italien Alenia, au belge Flabel et au turc Turkish Aerospace Industry. L’Allemagne, qui s’est battue pendant plusieurs mois pour imposer à ses partenaires l’idée d’une coopération avec Antonov a donné son feu vert à la relance du programme ATF/FLA. Mais elle va continuer à étudier de son côté, via DASA, la possibilité d’une coopération européenne avec l’avionneur russo-ukrainien sur d’autres bases, avec l’idée de déposer en janvier une offre concurrente à celle de l’ATF, selon la même source gouvernementale. Parallèlement, les gouvernements européens ont décidé d’élargir en juillet leur appel d’offre à Lockheed-Martin, a-t-on indiqué mercredi de sources gouvernementales. L’avionneur militaire américain devrait donc être lui aussi présent au rendez-vous de janvier, avec une offre centrée sur son C130-J qui et le seul appareil déjà sur le marché qui réponde partiellement aux besoins européens. (AFP)
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