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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton risque une procédure pour obstruction à la justice Le président et Monica Lewinsky se seraient mis d'accord pour nier toute relation entre eux

Les surprises se succèdent dans l’affaire Monica Lewinsky, et pas dans un sens favorable à Bill Clinton. L’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche serait prête à aller beaucoup plus loin qu’on ne l’avait laissé entendre mardi. Non seulement elle reconnaîtrait sa liaison avec le président mais en plus qu’elle s’était mise d’accord avec celui-ci pour la garder secrète, à en croire le «New York Times» et le «Washington Post». C’est en échange de ces aveux que le procureur spécial Kenneth Starr lui a promis, ainsi qu’à sa mère, l’impunité totale. Du coup, le pays tout entier — et une Maison-Blanche extrêmement tendue — attendent de voir ce que la jeune fille va dire, et qui pourrait entraîner contre le chef de l’Exécutif US une procédure pour obstruction à la justice. Mercredi, l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche s’accordait une journée de repos. Elle devrait entamer dès aujourd’hui jeudi avec les collaborateurs du procureur spécial des préparatifs intensifs pour son témoignage devant le grand jury, qui pourrait débuter en fin de semaine prochaine et durer plusieurs semaines. Le «New York Times» croit savoir que Monica Lewinsky a affirmé devant Kenneth Starr que le président lui aurait dit qu’il était impossible de prouver une liaison si les deux personnes impliquées la niaient. Lewinsky serait également prête à dire que le président lui a conseillé de dire qu’elle venait voir Betty Currie, sa secrétaire, lors de ses fréquentes visites à la Maison-Blanche. Son témoignage serait ainsi en contradiction avec celui de Bill Clinton, qui, interrogé sous serment dans l’affaire Paula Jones, avait nié toute relation sexuelle avec la jeune femme, et l’avait réaffirmé en janvier dans une interview télévisée, ajoutant qu’il n’avait jamais demandé à quiconque de mentir. Kenneth Starr enquête sur de possibles faits de parjure, obstruction à la justice et subornation de témoin par le président, et le témoignage de Monica lui est essentiel. Mais il pourrait ne pas être suffisant: l’entourage du président a laissé entendre que M. Clinton entend s’en tenir à sa déposition sous serment et que ce sera sa parole contre celle de cette jeune Californienne de 25 ans. L’avocat du président David Kendall a affirmé en soirée que le chef de l’Exécutif témoignera le 17 août. Sa déposition, a-t-il précisé, sera enregistrée à la Maison-Blanche sur vidéo-cassette. Alors que les voix se font plus nombreuses pour demander au président de s’expliquer, quitte à reconnaître un parjure, la Maison-Blanche, invoquant l’emploi du temps chargé de M. Clinton, souhaitait repousser le témoignage présidentiel en septembre. Monica Lewinsky devrait alors avoir fini de témoigner, et le Congrès sera extrêmement occupé à préparer les élections parlementaires de novembre. Car ce sera au Congrès à décider, en dernier ressort, quel sera le destin du président: si le procureur Starr considère avoir suffisamment d’éléments à charge, il lui transmettra un rapport que le Congrès devra étudier, avant de prendre une décision sur une éventuelle destitution. Cela pourrait prendre «six mois à un an», prédit Steve Hess, expert de la présidence à la Brookings Institution. Selon lui, le Congrès préférera reporter l’examen du rapport après les élections de novembre, «les démocrates, comme les républicains». «Il s’agit d’une procédure très longue», ajoute-t-il. Et selon lui, il y a fort à parier que M. Clinton, toujours à plus de 60% d’opinions favorables dans les sondages, sera toujours président l’an prochain. Toutefois, selon le président républicain de la commission judiciaire du Sénat, Orrin Hatch, le procureur spécial devrait probablement achever son enquête d’ici septembre.«Je serais surpris si Starr permettait que cela dure jusqu’à septembre. (...). Il faut que cela se termine le plus vite possible (...). Il faut que M. Starr finisse son travail, envoie son rapport, et après, cela deviendra l’intérêt du Congrès», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. Autre élément-clef dans l’affaire, Linda Tripp, l’amie qui avait enregistré les confidences téléphoniques de Monica Lewinsky à son insu, s’est à nouveau rendue hier au tribunal fédéral de Washington pour une huitième comparution devant la Chambre de mise en accusation en charge de l’affaire. Cette journée devrait être la dernière, selon son porte-parole Philip Coughter. M. Coughter a, à cette occasion, démenti toute participation de Linda Tripp dans l’écriture d’un document, aux mains du procureur Kenneth Starr, qui résumait comment elle devait répondre à la justice dans l’affaire Paula Jones. L’origine de ce document avait longtemps été attribuée à la Maison-Blanche, mais la presse américaine a rapporté mercredi que Monica Lewinsky aurait indiqué l’avoir rédigé seule, en collaboration avec Linda Tripp. «Linda n’a rien à voir avec ça», a commenté son porte-parole. Mme Tripp, vêtue de marron, semblait d’excellente humeur.
Les surprises se succèdent dans l’affaire Monica Lewinsky, et pas dans un sens favorable à Bill Clinton. L’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche serait prête à aller beaucoup plus loin qu’on ne l’avait laissé entendre mardi. Non seulement elle reconnaîtrait sa liaison avec le président mais en plus qu’elle s’était mise d’accord avec celui-ci pour la garder...