L’association des «Droits humains» a organisé une rencontre de jeunes autour du thème de l’égalité entre l’homme et la femme, les samedi 4 et dimanche 5 avril au Centre Saint-Paul de Kornet Chehwane. La discrimination sociale envers la femme, ses origines et ses conséquences, ainsi que les moyens de lui faire face ont été examinés lors de ce séminaire. Quarante-trois personnes des différentes régions libanaises étaient présentes à cette réunion. Les discussions ont abouti à la conclusion que la femme était victime de préjugés, de jugements préconçus et de clichés. «La force physique supérieure de l’homme ne justifie pas les privilèges sociaux dont il jouit», a noté un jeune. Les participants au séminaire en ont conclu que c’est l’éducation et les valeurs sociales héritées qui déterminent le rôle de l’homme et celui de la femme, et qui auraient tendance à privilégier l’un par rapport à l’autre. C’est cette éducation qui a mis l’homme en position d’assumer une image de force et d’agressivité dans le travail notamment, alors que la femme était cantonnée dans une image de tendresse, douceur, beauté... Enfin, il a été constaté que la culture populaire insère très tôt dans les esprits des préjugés concernant la femme. Cette culture populaire finit par faire partie de la personnalité de l’individu, et par le mettre parfois en conflit avec lui-même, avec la société et avec l’autre. Ses comportements et ses réactions sont dictés par des idées inconscientes que son éducation lui a inculquées. Pour changer l’image de la femme dans la société, il faudrait donc se rebeller contre ces préjugés hérités de notre éducation. La discrimination sociale, comme l’ont constaté les participants au séminaire, a la vie dure, parce qu’elle est bien ancrée dans les mentalités et les structures sociales, ainsi que dans les lois, les programmes et les livres scolaires, les médias, le marché du travail, la politique, les discours religieux... Malgré de légers progrès dans les lois et la ratification par le Liban d’un accord pour abolir tout genre de discrimination contre la femme (1996), les lois essentielles ont toujours besoin d’être modifiées en profondeur afin d’assurer l’égalité entre l’homme et la femme, notamment dans le domaine du statut personnel. A la fin du séminaire, tous les participants étaient d’accord pour souligner que l’homme et la femme sont tous deux victimes de systèmes politique, économique ou religieux qui préservent cette discrimination créant une situation d’inégalité sociale. La responsabilité de changer cette réalité incombe autant à l’homme qu’à la femme.