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Actualités - DISCOURS

Joumblatt : des semblants d'hommes

«Enfin, je les vois sur cette scène que j’ai quittée volontairement». Ministres et députés éclatent de rire. Le ton est donné. Tout le monde sait que ce qui va suivre c’est un discours pas comme les autres. Sarcastique, M. Walid Joumblatt, l’est sans doute. Il est surtout blessant. «J’ai voulu au cours des consultations, officielles et officieuses, les tester dans le jeu politique et j’ai eu la conviction que certains parmi eux sont des semblants d’hommes, qu’ils ne sont même pas des hommes». Des mines s’assombrissent dans les rangs des ministres. M. Joumblatt poursuit en annonçant qu’il compte «commenter certains points du discours de la couronne, pardon de prestation de serment (du général Émile Lahoud) et de la déclaration ministérielle». Il demande au gouvernement si l’austérité qu’il envisage sera “ pratiquée au détriment de dizaines de milliers d’employés non cadrés et des projets d’infrastructure qui se sont étendus pour la première fois aux régions déshéritées». Après avoir proclamé son opposition au projet d’adhésion du Liban aux groupes économiques internationaux étant donné la précarité de l’état de l’industrie et de l’agriculture libanaises, le député du Chouf se prononce en faveur de l’imposition des grosses fortunes. «Afin que l’État puisse assurer des prestations sociales nécessaires aux parties les plus défavorisées de la population et là je cite Georges Corm», ministre des Finances. M. Joumblatt se dit contre la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Sur la privatisation qu’il rejette, il est intransigeant. Sur un ton caustique et en usant d’un jeu de mots, il note que de «nombreux clients, de nombreux cannibales suivront (Mme Donna) Chalala (ministre américain de la Santé) au Liban». Poursuivant sur sa lancée, il juge que ce sont «les symboles (de l’accord) du 17 mai qui reviennent dans le sillage de la visite de la délégation de la Banque mondiale». M. Joumblatt cite de longs passages d’articles rédigés en 1994 par M. Corm pour le Monde diplomatique où le ministre expose les inconvénients de la privatisation dans les pays du tiers monde. Il demande ensuite à savoir si l’austérité s’étendra aux secteurs militaires et aux services de sécurité, critiquant indirectement l’importance du budget réservé à ces secteurs. «La question qui se pose est la même : Quelle armée désirons-nous ? Pour quelle mission et à quel coût ? J’ignore qui pourra répondre à cette question mais j’appelle à un débat démocratique sur la question». M. Joumblatt met le gouvernement en garde contre toute atteinte «à la coexistence et à l’équilibre dans la montagne», soulignant que ses collègues au sein du bloc parlementaire qu’il préside parleront des déplacés et des élections. Il conclut en annonçant que son bloc s’abstiendra d’accorder la confiance au gouvernement. Akl : Pas de fonds La question des déplacés est évoquée par M. Wadih Akl qui commence par noter que le nouveau gouvernement «est composé dans sa majorité et j’insiste sur ce mot, de personnes intègres et compétentes». Il note que, comme les précédents gouvernements, le Cabinet Hoss s’est engagé à clôturer le dossier des personnes poussées à l’exode durant la guerre, suivant un calendrier-programme. «Mais le budget de l’État ne prévoyait pas des fonds pour ce retour», note M. Akl en soulignant que c’est une décision politique et non pas administrative qui assurera le retour des déplacés chez eux. Le député se démarque de ses collègues en insistant particulièrement sur les atteintes aux domaines côtiers et fluviaux. Le verbe franc, M. Akl qui fait de la préservation de ces domaines son cheval de bataille, souligne que le ministère des Travaux publics avait dressé une liste des personnes responsables des atteintes à ces biens-fonds.
«Enfin, je les vois sur cette scène que j’ai quittée volontairement». Ministres et députés éclatent de rire. Le ton est donné. Tout le monde sait que ce qui va suivre c’est un discours pas comme les autres. Sarcastique, M. Walid Joumblatt, l’est sans doute. Il est surtout blessant. «J’ai voulu au cours des consultations, officielles et officieuses, les tester dans le...