Hoss veut rassurer les investisseurs du Golfe (photo)

Le chef du gouvernement Sélim Hoss a souligné hier «l’importance des relations entre le Liban et les pays arabes» et souhaité leur développement sur les plans politique et économique, en insistant sur les attraits que présente le Liban en matière d’investissement. M. Hoss a tenu ces propos devant les ambassadeurs arabes accrédités à Beyrouth, qu’il a reçus au grand sérail. Selon les sources de la présidence du Conseil, M. Hoss a exposé aux ambassadeurs les objectifs de la tournée qu’il compte entreprendre bientôt dans un certain nombre de pays arabes, et notamment dans les monarchies du Golfe. Mardi, les milieux proches du Premier ministre avaient indiqué que ce voyage ne devrait pas intervenir avant la fin du Ramadan (vers le 20 janvier) et le vote du budget de 1999. M. Hoss a indiqué aux ambassadeurs que cette tournée n’avait pas uniquement pour but de réclamer des aides, mais aussi d’exposer aux responsables arabes la situation au Liban, notamment après l’accession du général Émile Lahoud à la présidence de la République et la formation du nouveau gouvernement, et d’examiner les moyens de renforcer les liens économiques. Le chef du gouvernement a ajouté, selon ses proches, qu’il comptait s’adresser également aux milieux d’affaires arabes, en particulier dans le Golfe, «pour les rassurer sur la bonne santé de l’économie libanaise» et les inciter à investir au Liban. Il a souligné que ce pays présentait «de larges opportunités» pour l’investissement et assurait «de bons rendements», et qu’il jouissait «de la sécurité et de la stabilité politique». Il est à noter que le départ de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, très lié aux milieux d’affaires du Golfe, a pu susciter l’inquiétude de certains investisseurs qui s’étaient tournés vers le Liban, encouragés en cela par M. Hariri. D’autre part, a-t-on ajouté de sources proches de M. Hoss, celui-ci a annoncé aux diplomates qu’il avait l’intention d’examiner avec ses pairs arabes les développements dans la région et notamment les difficultés que connaît le processus de paix. À l’issue de la rencontre, le doyen du corps diplomatique arabe, le représentant de Qatar Mohammed Ben Ali Nouaïmi, a indiqué au nom de ses collègues que les pays arabes «soutiendront les orientations du nouveau mandat par tous les moyens disponibles». «Nous considérons que le nouveau gouvernement est appelé à réussir dans de nombreux domaines, notamment politique, économique et social, du fait de la confiance dont il jouit aux niveaux interne, arabe et international», a ajouté l’ambassadeur. En réponse à une question, M. Nouaïmi a estimé que les investissements, en particuliers ceux provenant de l’étranger, allaient «connaître un avenir prospère» au Liban. Enfin, il a indiqué que la date de la tournée envisagée par M. Hoss n’a pas encore été fixée, mais que «l’intention y est». Sur un autre plan, M. Hoss s’est rendu au ministère des Émigrés où l’attendait l’ancien titulaire, l’émir Talal Arslane, pour la cérémonie de passation des pouvoirs. Ce portefeuille ainsi que celui des Affaires étrangères sont en effet revenus au Premier ministre dans la nouvelle formation. Dans une allocution, M. Hoss a qualifié la diaspora libanaise de «véritable trésor» et estimé que les émigrés pouvaient constituer un «lobby libanais» à travers le monde. Il a affirmé son engagement à poursuivre la politique de son prédécesseur consistant à «lever tous les obstacles empêchant les émigrés de revenir et de résider au Liban».