Actualités - CHRONOLOGIE
Kenya Rapatriement des réfugiés éthiopiens
le 05 décembre 1998 à 00h00
A 80 ans, Fatima Habibi Ali a pris l’avion pour la première fois, pour rentrer chez elle, dans le sud-est de l’Ethiopie, après avoir passé 21 ans comme réfugiée en Somalie, puis au Kenya. Accompagnée de son fils et de ses deux petits-enfants, Fatima a embarqué à bord d’un avion «Buffalo» affrété par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), pour transporter les candidats au retour des camps de la région Daadab (nord-est du Kenya) jusqu’à Moyale, ville frontière entre le Kenya et l’Ethiopie. Depuis la mi-novembre, le HCR rapatrie ainsi chaque jour une centaine de réfugiés éthiopiens d’ethnie somalie. L’opération, qui doit s’achever à la mi-décembre, concerne au total 2 500 personnes, dont le retour est volontaire, affirme l’agence onusienne. A Moyale, chaque réfugié reçoit la somme de 60 dollars et de la nourriture pour neuf mois, sous forme de farine, maïs, haricots, sel et huile, puis part, par ses propres moyens, vers sa région d’origine. Fatima, originaire des environs de Negele, dans le sud-est éthiopien, à environ 150 kilomètres au nord de la frontière kenyane, se souvient de sa fuite, en 1977, pendant la guerre éthio-somalienne pour le contrôle de l’Ogaden. «Les Somaliens ont attaqué et le gouvernement éthiopien a saisi en retour tous nos biens. Nous n’avions pas d’autre choix que de partir», raconte-t-elle . Avec toute sa famille, Fatima a gagné la région de Kismayo en Somalie, où sont nés les enfants de son fils. En 1991, avec la chute du régime de Siad Barré, la région a été mise à feu et à sang par les luttes entre chefs de guerre rivaux, et les réfugiés sont repartis, cette fois vers le Kenya. Fatima a passé huit ans, dans la région de Daadab, dans le camp d’Ifo qui abrite 40 000 réfugiés, vivant dans de petites cases et recevant toutes les deux semaines une aide alimentaire qui leur a permis d’organiser un petit commerce. 2500 rapatriements «Le pire, ici, c’était le manque de sécurité», explique la vieille femme, qui ne pouvait même pas aller ramasser du bois aux alentours du camp à cause de la menace des bandits, omniprésents dans la région. Quand elle a entendu parler de l’opération de rapatriement, Fatima et son fils sont venus se faire connaître. Avant d’être acceptés, ils ont été interviewés par un envoyé de l’ambassade d’Ethiopie, chargé de vérifier qu’ils en étaient bien originaires, car la plupart des candidats au retour s’étaient inscrits comme Somaliens à leur arrivée au Kenya, en 1991. «Au pays, nous serons mieux. Je suis très contente de rentrer», assure-t-elle, tout en surveillant le chargement, dans le camion du HCR, des deux sacs contenant ses seuls biens : quelques couvertures, de la nourriture et trois bidons vides. Mohammed Ali Hujale, lui aussi, se réjouit de regagner, avec sa femme et six enfants, sa «terre natale», qu’il a quittée en 1977, alors qu’il avait 13 ans.
A 80 ans, Fatima Habibi Ali a pris l’avion pour la première fois, pour rentrer chez elle, dans le sud-est de l’Ethiopie, après avoir passé 21 ans comme réfugiée en Somalie, puis au Kenya. Accompagnée de son fils et de ses deux petits-enfants, Fatima a embarqué à bord d’un avion «Buffalo» affrété par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), pour...
Les plus commentés
« Nous ne sommes pas une partie de l'opposition, nous sommes l'opposition », réitère Gebran Bassil
Pourquoi tant d'Américains d'origine libanaise sont nommés ambassadeurs par Trump
Le Liban n’a pas besoin d’un nouveau Riad Salamé