La Russie pourrait «suspendre temporairement le moratoire sur la peine de mort et renforcer son système de peines», a déclaré mardi le président de la commission des droits de l’homme Vladimir Kartachkine, cité par l’agence Itar-Tass. Après l’assassinat, le 20 novembre, de la députée Galina Starovoïtova, le Premier ministre Evgueni Primakov et le ministre de l’Intérieur Sergueï Stepachine ont décidé de renforcer la lutte contre la criminalité. «Quand on engage un combat contre la corruption, c’est à la vie à la mort», a déclaré M. Primakov, samedi dernier à Belgorod. Pour ces criminels «qui nous jettent un défi», si nécessaire, on ira jusqu’à «la destruction physique», a-t-il dit. M. Karkachine a indiqué que la commission des droits de l’homme auprès du président élaborait actuellement un projet de conception des droits de l’homme en Russie, qui prévoit de créer une loi abolissant la peine de mort. En février 1996, la Russie a signé un protocole sur les droits de l’homme prévoyant l’abolition de la peine de mort. Mais la Douma s’est toujours refusée à voter l’abolition, obligeant le président Boris Eltsine à décider de son propre chef un moratoire sur les exécutions, en vigueur depuis mi-1996.