Plus d’un cinquième de la population russe se place dans la catégorie «classe moyenne» deux mois après le déclenchement de la crise, un chiffre inférieur d’une fois et demie à la période «pré-crise» mais qui contredit les annonces de disparition de cette couche de la population, indique un sondage publié mercredi par le quotidien Nezavissimala Gazeta (Journal indépendant). Cependant, selon le sondage, le nombre de personnes s’estimant «à la frontière de la pauvreté» a presque doublé entre juin et octobre. 22,4 % des personnes interrogées au cours du mois d’octobre, soit deux mois après le déclenchement d’une grave crise financière et économique en Russie, se sont classées elles-mêmes dans la catégorie «classe moyenne» contre 34,3 % en juin. Cette classe moyenne était considérée avant la crise comme la cible privilégiée des entreprises étrangères désireuses de vendre leurs produits en Russie. Le sondage démontre cependant que 90 % de la population russe ont souffert des événements du mois d’août, particulièrement de la dévaluation suivie d’une hausse des prix. Presque la moitié des personnes interrogées considèrent avoir été «affectées» par la crise et plus d’un tiers estiment les événements d’août et de septembre comme «catastrophiques» pour leur vie personnelle. Les revenus montrent que la moitié (49,9%) des personnes interrogées sont en dessous du seuil de pauvreté. Elles disposent de moins de 400 roubles par personne et par mois (soit environ 25 dollars). Avant la crise, le revenu moyen d’une famille russe de trois personnes se montait à 295 dollars, en octobre il est estimé à 108 dollars, soit de 2,7 fois moins, indique l’enquête. Le sondage publié par le quotidien national Nezavissimala Gazeta a été réalisé dans toute la Russie sur un échantillon représentatif de 2 000 personnes à la fin du mois d’octobre par l’Institut indépendant d’étude des problèmes sociaux et nationaux.