A bout portant Manants faites place, son excellence passe

Bonjour. Ces convois au trot. Qu’on voit un peu trop. Un problème futile, inutile. Degoûtant. Quatre-vingt-neuf pour cent des Libanais (sondage MTV) en sont humiliés. Et pourtant... Ni les plaintes, ni cet interminable procès d’un jeune homme dont un body guard body builded a fracassé, il y a cinq ans, l’orbite oculaire crânienne, ni les remontrances du Parlement, ni les émissions télés n’y font rien. Il y a quelques jours, rue Spears, au lendemain même des récriminations indignées sur petit écran de personnalités comme Élie Ferzli, Fadi Moghaizel, Ghassan Rahbani, Fouad Machaalani – très caustique –, j’en passe et des meilleurs, le mouvement perpétuel a encore cogné. L’inévitable, l’ubiquiste convoi de l’ambassadeur des États-Unis a accompli là un exploit soigné. Motards et Range des FSI devant, sirènes hurlantes pour dégager la voie. Please, dites-nous au nom de quoi. Puis quarante douze 4x4 de barbouzes. Sans flingues apparents depuis les protestations de la Chambre des députés. Plus de mitrailleuse sur le toit mais toujours la tourelle, pour qu’on n’oublie pas ce que c’était. Le tronc d’un primate qui sort d’une lucarne, gestes furibonds en direction d’une vieille dame plantée à hauteur de la Croix-Rouge sur le côté. Ma parole, il va la gifler... Clameur, il se ravise. Claquée quand même, émotion trop forte, la vieille personne comme une feuille d’automne s’est affalée au sol. La dignité nationale ou individuelle bafouée, l’honneur? Oui et l’humain... Ces vieilles qui tombent toutes seules ça vous fend le cœur. Au revoir, portez-vous bien.