Actualités - CHRONOLOGIE
Danger : extrémisme
le 30 avril 1998 à 00h00
Témoignage d’une jeune diplômée en droit, aujourd’hui mariée et mère d’une petite fille: «A 18 ans, on inculque aux jeunes un esprit guerrier. Nombreux parmi mes amis sont ceux qui prennent des tranquillisants pour surmonter la tension». Témoignage aussi de cet ingénieur agronome tiers-mondiste, recyclé dans la psychiatrie lacanienne: «Les gens sont très violents entre eux; si vous n’êtes pas sabra, personne ne s’intéresse à vous». Aveu encore d’un adolescent de 16 ans: «Au lieu de nous rassembler, l’assassinat de Yitzhak Rabin nous a divisés et le gouffre qui nous sépare, nous Israéliens, est énorme». Les poncifs, dont on pensait qu’ils auraient la vie dure? Ils ont volé en éclats. Non, Israël n’est pas, ne fut jamais ce «jeune Etat pionnier» où hommes et femmes en shorts «faisaient fleurir le désert». Non «Tsahal» est loin d’être, comme l’indique son nom en hébreu, une «armée de défense». Dès 1948, les soldats ont massacré d’innocents civils, poussé à l’exode de paisibles villageois arabes. Aujourd’hui, ils continuent de dynamiter des maisons, d’emprisonner tous ceux qu’ils soupçonnent d’être des «terroristes», de les torturer même. Les policiers font impunément la loi, utilisant des méthodes que dénoncent des associations de défense des droits de l’homme. Jugement d’un historien militaire, Martin Van Creveld: L’«intifada a eu à long terme le même effet sur l’armée israélienne que la guerre d’Algérie sur l’armée française, la guerre du Vietnam sur l’armée américaine et celle d’Afghanistan sur les forces soviétiques».Les chefs militaires reconnaissent qu’une proportion importante – aucun chiffre n’est donné et on comprend pourquoi – de réservistes appelés chaque année à effectuer une période de service dans les territoires palestiniens ne rejoignent pas leur unité, sous un prétexte ou un autre. Et un sergent-fourrier avoue: «Nous sommes obligés de leur cacher le fait qu’ils vont servir dans la bande de Gaza». Bien sûr, la nouvelle Silicon Valley, vous dit-on, c’est ici qu’elle se trouve. Mais le pays est coupé de son environnement géographique naturel et les marchés, c’est en Amérique, en Europe, en Asie qu’il faut aller les chercher et non point au Proche-Orient. Certes, le revenu moyen par tête d’habitant est de 17.000 dollars par an, un chiffre supérieur à celui de l’Espagne. Mais l’avenir est rien moins que rose: ils n’étaient plus que 65.962 juifs à profiter de la «loi du retour» pour venir s’installer en Israël l’an dernier, contre 71.000 l’année précédente. Le taux de chômage est de 7,7% la dette extérieure nette frôle les 19 milliards de dollars, le déficit est de 11,6 milliards s’agissant de balance commerciale et de 3,6 milliards pour la balance des paiements courants. Le Likoud exulte en avançant ces derniers chiffres, faisant valoir qu’ils sont à la baisse pour 1997. Et omettant de préciser que cela est dû à la politique mis en chantier par les cabinets Rabin puis Pérès. Plus grave que tous ces éléments est la montée en puissance d’un nouvel extrémisme, israélien aussi bien que palestinien. Un extrémisme qui combine – détonant mélange – nationalisme et religion. De plus en plus aujourd’hui, Benjamin Netanyahu se trouve prisonnier de son aile ultra, dont le chef de file est Ariel Sharon, épaulé par ces «hommes en noir» contre lesquels les laïcs se sentent désormais impuissants. Question à laquelle nul pour l’heure n’ose répondre: combien de temps encore Yasser Arafat pourra-t-il faire face aux hommes du mouvement de la résistance islamique Hamas et surtout à son aile militaire, le groupe Ezzeddine el-Kassam? Surtout: à partir de quel pourcentage de territoires restitués à l’Autorité palestinienne – 11% au maximum, 13,1% au minimum, comme feint de le réclamer l’Amérique – le couvercle de la marmite cesserait-il de menacer de satuer?...
Témoignage d’une jeune diplômée en droit, aujourd’hui mariée et mère d’une petite fille: «A 18 ans, on inculque aux jeunes un esprit guerrier. Nombreux parmi mes amis sont ceux qui prennent des tranquillisants pour surmonter la tension». Témoignage aussi de cet ingénieur agronome tiers-mondiste, recyclé dans la psychiatrie lacanienne: «Les gens sont très violents entre eux; si...
Les plus commentés
Cher Naïm Kassem, c'est plutôt à vous de répondre à nos questions...
Bassil appelle le Hezbollah à réclamer un cessez-le-feu et remet la stratégie de défense sur la table
Les chiites n’ont pas de projet particulier au Liban, selon le cheikh Ali el-Khatib