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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad déplore le maintien de l'embargo

L’Irak a déploré mercredi le maintien par le Conseil de Sécurité des sanctions qui le frappent depuis près de huit ans et imputé à la communauté internationale la responsabilité de «l’injustice qui le frappe». «Les pays membres et non-membres du Conseil de Sécurité ont une responsabilité morale pour s’opposer à toute nouvelle position injuste» à l’égard de l’Irak, écrit le quotidien «as-Saoura», organe du parti Baas au pouvoir, seul journal à avoir commenté la décision du Conseil de Sécurité. Pour le journal, «les interprétations tendancieuses (des réalisations irakiennes en matière de désarmement) et le report de l’application du paragraphe 22 de la résolution 687 constituent une injustice flagrante qui s’ajoute aux souffrances du peuple irakien, dont le Conseil de Sécurité et ses membres sont responsables». «La question (de l’embargo) est toujours en discussion au Conseil de Sécurité», et «il est maintenant prématuré de préjuger de l’avenir», a estimé pour sa part le ministre de la Culture et de l’Information Houmam Abdel Khalek Abdel Ghafour. «Nous estimons que non seulement le dossier nucléaire est bouclé, mais tous les autres dossiers ont été finalisés et sont supposés être bouclés», a ajouté le ministre à la presse, en réaffirmant que «l’Irak s’est acquitté de ses obligations». Pour lui, «il est temps pour le Conseil de Sécurité de mettre en application le chapitre 22 de la résolution 687». Le Conseil de Sécurité de l’ONU a maintenu lundi soir les sanctions contre l’Irak en dépit des protestations de Bagdad qui réclame une levée de l’embargo. Mais les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont reconnu pour la première fois que l’Irak avait accompli des «progrès» en vue de son désarmement nucléaire. Le chef de la commission spéciale sur le désarmement de l’Irak (UNSCOM), Richard Butler, a présenté au conseil son rapport semestriel dans lequel il affirme que ce pays n’a fait au cours des six derniers mois «pratiquement aucun progrès». «Je pense que ce rapport avait été rédigé par les Américains puis tamponné par M. Butler», a commenté M. Abdel Ghafour. A New York, le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohamed Saïd Sahhaf, a averti qu’il fallait «prendre au sérieux» la menace de Bagdad de revoir sa coopération avec l’ONU après le maintien des sanctions. Nouveau plan Selon Bagdad, le nouveau plan «pétrole contre nourriture», qui permet au pays d’acheter vivres et médicaments contre la vente de son pétrole, pourra entrer en vigueur «dans deux ou trois semaines», a dit le ministre du Pétrole, le général Amer Rachid, lors d’une conférence de presse. Il a indiqué que le plan de distribution de l’aide était en train d’être finalisé à Bagdad. Il devra ensuite être approuvé par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Mais l’ONU n’a toujours pas donné son feu vert à l’envoi en Irak de pièces détachées d’une valeur de 300 millions de dollars pour réparer les infrastructures pétrolières irakiennes endommagées pendant la guerre du Golfe. Sur la base d’un rapport d’experts indépendants, Kofi Annan a demandé le 15 avril au Conseil de Sécurité d’autoriser l’exportation de ces pièces détachées afin de permettre à l’Irak d’exporter pour 4 milliards de dollars de pétrole pour les prochains six mois. M. Annan a en effet estimé que l’Irak n’était pas en mesure d’exporter du brut pour 5,2 milliards de dollars comme l’y a autorisé le Conseil de Sécurité le 20 février. Le plafond actuel est de 2 milliards de dollars tous les six mois. Le groupe d’experts avait jugé de son côté que l’Irak ne pourrait exporter pour plus de 3 milliards de dollars lors des six prochains mois, en raison notamment de la baisse des prix du brut. Le ministre irakien a dit espérer que le Conseil de Sécurité se saisira de cette question «à la fin de la semaine ou la semaine prochaine». Mais un diplomate occidental a affirmé que les Etats-Unis faisaient leur «examen de conscience» et avaient bloqué le processus. Ils devaient faire de nouvelles propositions à la troïka (Portugal, Suède et Grande-Bretagne), chargée de préparer le projet de résolution, a indiqué ce diplomate. (AFP)
L’Irak a déploré mercredi le maintien par le Conseil de Sécurité des sanctions qui le frappent depuis près de huit ans et imputé à la communauté internationale la responsabilité de «l’injustice qui le frappe». «Les pays membres et non-membres du Conseil de Sécurité ont une responsabilité morale pour s’opposer à toute nouvelle position injuste» à l’égard de l’Irak, écrit le quotidien «as-Saoura», organe du parti Baas au pouvoir, seul journal à avoir commenté la décision du Conseil de Sécurité. Pour le journal, «les interprétations tendancieuses (des réalisations irakiennes en matière de désarmement) et le report de l’application du paragraphe 22 de la résolution 687 constituent une injustice flagrante qui s’ajoute aux souffrances du peuple irakien, dont le Conseil de Sécurité et ses...