Actualités - CHRONOLOGIE
Les haines renaissantes de l'Apartheid
le 29 avril 1998 à 00h00
La haine raciale caractéristique de l’ère de l’apartheid a récemment opéré un retour en force à Vryburg, à la suite d’affrontements entre élèves noirs et blancs du collège de cette ville, dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud. Comme au temps du régime blanc, les élèves noirs de la ville ont organisé ces dernières semaines des manifestations, lançant des cocktails molotov et incendiant des voitures, pour que le lycée, en théorie multiracial, cesse d’exclure les Noirs pour raisons économiques. Deux cents parents d’élèves blancs, des fermiers, ont riposté en attaquant les manifestants à coups de matraques. Selon la police, environ 20 d’entre eux ont été inculpés de coups et blessures. Les autorités de l’Education dans la province du nord-ouest ont ordonné la fermeture pour un mois du collège, une institution afrikaner exclusivement blanche jusqu’en 1995, lorsque le nouveau pouvoir démocratique a aboli la ségrégation raciale à l’école. Le collège compte aujourd’hui 140 élèves noirs suivant des cours en anglais et 600 Blancs de langue afrikaans. La tension latente dans l’établissement entre Blancs et Noirs a éclaté en janvier lorsque la direction, blanche, a mis en demeure les parents qui n’avaient pas payé les frais de scolarité de 850 rands (174 dollars) pour 1997. Les élèves ont déclaré que leurs parents n’avaient pas les moyens de payer, se plaignant aussi de l’augmentation pour 1998 des frais à 1.250 rands (255 dollars), a indiqué le directeur-adjoint, Frik de Bruin. Lors du mouvement de protestation qui a suivi, des élèves noirs ont «physiquement arraché (d’autres) élèves noirs hors des classes» pour les emmener manifester, selon M. de Bruin. Cinq «meneurs» ont été suspendus pour une semaine et lors de négociations pour lever cette mesure, M. de Bruin déclare avoir été agressé et pris en otage avec deux de ses collègues pendant une demi-heure. C’est alors que le conflit a pris un tournant racial, selon lui. Cliff Shorale, 21 ans, l’un des élèves suspendus, explique la colère des élèves par la décision d’augmenter les frais de scolarité sans les consulter. Il affirme que des collégiens blancs harcèlent et intimident les Noirs à l’école. «Nous avons le sentiment de ne pas pouvoir étudier quand nous craignons de nous faire agresser à chaque fois que nous nous rendons au collège». Shorale, qui veut devenir médecin, a quitté son école du township noir voisin de Huhudi pour un meilleur enseignement au collège de Vryburg, «mieux équipé et qui dispose de plus de moyens». Mais les Noirs ne sont pas autorisés à utiliser certains équipements comme les ordinateurs, affirme Shorale. Selon lui, certaines amitiés entre élèves noirs et blancs ont pu se nouer mais la direction de l’école influence les autres élèves dans un sens contraire. Une représentante des élèves, Marleen Schoeman, a enfreint l’ordre de la direction de ne pas parler à la presse pour assurer que les élèves blancs «ne haïssent pas» les élèves noirs. Pour la présidente de la Commission, Theresa Oakley-Smith, «le problème est la peur, la tension et la défiance entre Noirs et Blancs. Il faut se pencher sur les causes du racisme — l’histoire de la séparation. Les gens ici ne se connaissent vraiment d’aucune manière. Il leur est difficile de se parler, de se respecter et de se comprendre». (AFP)
La haine raciale caractéristique de l’ère de l’apartheid a récemment opéré un retour en force à Vryburg, à la suite d’affrontements entre élèves noirs et blancs du collège de cette ville, dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud. Comme au temps du régime blanc, les élèves noirs de la ville ont organisé ces dernières semaines des manifestations, lançant des cocktails molotov et incendiant des voitures, pour que le lycée, en théorie multiracial, cesse d’exclure les Noirs pour raisons économiques. Deux cents parents d’élèves blancs, des fermiers, ont riposté en attaquant les manifestants à coups de matraques. Selon la police, environ 20 d’entre eux ont été inculpés de coups et blessures. Les autorités de l’Education dans la province du nord-ouest ont ordonné la fermeture pour un mois du collège,...
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