Actualités - CHRONOLOGIE
Opération séduction en direction des perdants de la réunification
le 28 avril 1998 à 00h00
La poussée spectaculaire de l’extrême droite à l’élection régionale de Saxe-Anhalt reflète le malaise croissant des Allemands de l’Est, surtout des jeunes, confrontés à une explosion du chômage depuis la réunification et à une absence de perspectives. Elle est allée droit au cœur d’une partie de l’électorat, de plus en plus désemparé par la dégradation du climat social dans l’ex-RDA. Un Allemand de l’Est (21%) sur cinq est d’ores et déjà sans emploi. Ce chiffre atteint même 35% si l’on prend en compte les stages de reconversion et les travaux d’intérêt collectif. Des familles entières se sont retrouvées au chômage après la réunification en 1990 et le démantèlement des combinats industriels de la RDA, trop peu compétitifs pour supporter le passage à l’économie de marché. La situation ne cesse de s’aggraver quand le chômage commence à reculer à l’Ouest (environ 10%). La DVU Gerhard a joué ouvertement sur ces frustrations, y ajoutant un bouc émissaire facile, les étrangers, même s’ils représentent moins de 2% de la population à l’Est. Embauchés en grand nombre dans le bâtiment — en plein boom dans l’ex-RDA depuis la réunification —, les étrangers sont déjà régulièrement la cible d’agressions racistes par des néo-nazis à l’Est. «Je connais beaucoup de gens qui ont voté DVU parce qu’ils sont au chômage alors que les étrangers sont privilégiés partout, qu’ils reçoivent l’aide sociale, des logements et viennent de plus en plus nombreux en Allemagne», expliquait le soir du scrutin un jeune d’une vingtaine d’années, représentant typique de l’électorat DVU. La DVU a d’ailleurs frappé fort surtout chez les jeunes. Un électeur sur quatre de moins de 25 ans a voté pour ce parti, qui n’a pourtant aucune implantation dans l’ex-RDA et dont les candidats sont restés invisibles pendant la campagne. Tout est orchestré en fait depuis Munich par M. Frey. Employant les grands moyens, M. Frey a investi des millions de marks dans la campagne électorale de Saxe-Anhalt plus que les deux grands partis réunis, chrétiens-démocrates (CDN) et sociaux-démocrates (SPD). Le chef de file des candidats DVU en Saxe-Anhalt, Helmut Wolf, un obscur ingénieur, est resté muet. Aucune télévision n’a pu accéder à lui pour l’interviewer. Les 16 candidats d’extrême droite qui vont entrer au Parlement régional, un première dans l’ex-RDA, restent des élus fantômes. Reste à savoir si M. Frey va pousser l’avantage de la Saxe-Anhalt en s’engageant activement pour les législatives du 27 septembre. Selon les observateurs, la DVU a toutes les chances de confirmer son score de dimanche si elle se présente à d’autres scrutins dans l’ex-RDA. Les communistes rénovateurs (PDS), issus du parti au pouvoir pendant quarante ans dans l’ex-RDA, ne canalisent plus désormais à eux seuls les votes de protestation à l’Est. Ils ont néanmoins confirmé dimanche qu’ils peuvent compter sur 15 à 20% de l’électorat est-allemand. (AFP)
La poussée spectaculaire de l’extrême droite à l’élection régionale de Saxe-Anhalt reflète le malaise croissant des Allemands de l’Est, surtout des jeunes, confrontés à une explosion du chômage depuis la réunification et à une absence de perspectives. Elle est allée droit au cœur d’une partie de l’électorat, de plus en plus désemparé par la dégradation du climat social dans l’ex-RDA. Un Allemand de l’Est (21%) sur cinq est d’ores et déjà sans emploi. Ce chiffre atteint même 35% si l’on prend en compte les stages de reconversion et les travaux d’intérêt collectif. Des familles entières se sont retrouvées au chômage après la réunification en 1990 et le démantèlement des combinats industriels de la RDA, trop peu compétitifs pour supporter le passage à l’économie de marché. La...
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