Actualités - CHRONOLOGIE
D'Alema exclut la possibilité d'une extradition
le 18 novembre 1998 à 00h00
Le chef du gouvernement italien, Massimo D’Alema, a exclu mardi la possibilité d’une extradition du chef kurde Abdullah Öcalan en Turquie et a justifié l’éventualité que son pays lui accorde l’asile politique. Dans une déclaration à la Chambre des députés italienne, M. D’Alema a déclaré que «si la demande d’extradition devait arriver de Turquie, la réponse serait négative car en Turquie il y a la peine de mort». Il a invité la Turquie à aborder la question kurde «politiquement et par la négociation pacifique», citant l’exemple des questions irlandaise en Grande-Bretagne et basque en Espagne. «Nous devons agir pour un rapprochement de la Turquie de l’Union européenne», a-t-il souligné. Évoquant la demande d’asile politique faite par M. Öcalan le président du Conseil italien a évoqué l’asile accordé par la France à des terroristes italiens, notamment d’extrême-gauche, impliqués dans des attentats lors des «années de plomb» dans les années 1970 et 1980. L’Italie «a souffert» quand un «État ami, la France» a accordé l’asile politique à des citoyens italiens condamnés à la prison à vie «pour faits de terrorisme», a-t-il dit. «Nous respectons la tradition juridique, la culture de l’asile de ce grand pays démocratique» (la France), a-t-il poursuivi. «Je le dis à nos amis turcs : personne n’a alors pensé dire à la France qu’elle n’était pas un État de droit parce qu’elle avait décidé, sur la base de ses lois, d’accorder l’asile à des personnes qui étaient condamnées en Italie», a poursuivi M. D’Alema. «C’est la grande tradition de l’Europe, et ce que nous déciderons n’est donc pas un acte d’hostilité envers la Turquie mais de respect de nos lois, de notre histoire, de nos valeurs», a affirmé le président du Conseil italien. D’autre part le chef de l’État italien, Oscar Luigi Scalfaro, a estimé mardi à Rome, que le cas d’Abdullah Öcalan était une occasion «utile pour donner à tout peuple le respect des droits dont il est détenteur». M. Scalfaro, qui effectuait une visite dans une résidence universitaire romaine, ne s’était pas jusqu’à présent prononcé sur l’arrestation de M. Öcalan. À la question d’un journaliste demandant si l’affaire Öcalan pouvait aider à résoudre les souffrances du peuple kurde, M. Scalfaro a répondu: «C’est une occasion, comme toutes les autres , utile pour donner à tout peuple le respect des droits dont il est détenteur». M. Scalfaro ne s’est pas étendu sur le sujet mais s’est dit «totalement tranquille» sur une résolution du cas du leader du PKK. «L’affaire doit être examinée par le gouvernement, les magistrats et les organes compétents», a-t-il déclaré. «Je suis sûr que ceux-ci, dans le respect de la Constitution et des lois, feront un travail absolument parfait», a-t-il ajouté. Position partagée par le chef de la diplomatie italienne Lamberto Dini, qui a affirmé mardi que ce sera à la justice italienne d’examiner la, ou les demandes d’extradition concernant le leader kurde et qu’«on ne doit pas porter de jugement politique à ce stade» sur ce dossier. «Il y a des procédures en cours concernant l’extradition et l’asile (politique demandé par M. Öcalan). Nous observerons ces procédures. Nous procéderons conformément à nos lois, et à nos règles», a assuré M. Dini au cours d’une conférence de presse à l’issue des travaux du Forum UE-UEO.
Le chef du gouvernement italien, Massimo D’Alema, a exclu mardi la possibilité d’une extradition du chef kurde Abdullah Öcalan en Turquie et a justifié l’éventualité que son pays lui accorde l’asile politique. Dans une déclaration à la Chambre des députés italienne, M. D’Alema a déclaré que «si la demande d’extradition devait arriver de Turquie, la réponse serait négative car en Turquie il y a la peine de mort». Il a invité la Turquie à aborder la question kurde «politiquement et par la négociation pacifique», citant l’exemple des questions irlandaise en Grande-Bretagne et basque en Espagne. «Nous devons agir pour un rapprochement de la Turquie de l’Union européenne», a-t-il souligné. Évoquant la demande d’asile politique faite par M. Öcalan le président du Conseil italien a évoqué...