Actualités - CONFERENCES DE PRESSE
Football-France Jean-Pierre Papin tire sa révérence (photo)
le 18 novembre 1998 à 00h00
Jean-Pierre Papin a quitté mardi le monde du football, laissant derrière lui le souvenir d’un buteur exceptionnel dont le talent ne fut pas toujours récompensé à sa juste valeur. Au long de sa carrière professionnelle entamée en 1984 au FC Bruges, Papin a inscrit 326 buts sous les maillots des plus grands clubs européens tels Marseille, Milan ou le Bayern de Munich. En 14 saisons, il a participé aux plus grandes aventures internationales et fut adulé comme l’un des meilleurs joueurs de sa génération. «C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre car se couper du football après 13 ans de carrière n’a pas été une chose aisée», a-t-il dit dans une conférence de presse. «Ce métier m’a tout donné. J’ai obtenu beaucoup de satisfactions mais il y a une fin à tout. Je vais pouvoir me consacrer à ma famille». Pourtant à l’heure des bilans, l’ancien Marseillais peut se vanter d’avoir connu autant de déceptions que de joies dans cet univers impitoyable. Deux fois, la Coupe d’Europe, le plus prestigieux des trophées continentaux, parut lui tendre les bras et deux fois elle lui échappa. En 1991, il est dans le camp des perdants: l’OM est battu en finale par les Yougoslaves de l’Etoile rouge de Belgrade à Bari. En 1993, le Milan AC, club mythique du début des années 90, est défait par Marseille à Bari. Avec l’équipe de France, Papin n’aura connu qu’un petit avant-goût de la Coupe du monde. Associé à la bande à Platini, il est présent au Mondial mexicain et marque même un but face au Canada, mais cela s’arrête là. Les Bleus seront privés de la Coupe du monde en Italie (1990) et Papin fait à nouveau partie du clan des vaincus quatre ans plus tard. Dans une soirée historique, les Bulgares éliminent les Français lors du dernier match de qualification au Parc des Princes en novembre 1993. «Cela reste comme le plus mauvais souvenir de ma carrière», admet-il. Quant à l’Euro 92, auquel il participe avec son ancien compère Eric Cantona, l’épisode est à oublier, les Bleus se faisant éliminer dès le premier tour. Au total, les principaux honneurs que connut le buteur furent les quatre titres consécutifs de champions de France avec l’OM (1988-1992) et le Ballon d’Or 1991 couronnant les 30 buts inscrits avec son club la saison précédente. Papin, entraîneur ? Ce fut à Marseille que l’ancien buteur de Valenciennes vécut ses plus belles années et au moment de faire ses adieux mardi, il a eu une pensée pour son «père adoptif», Bernard Tapie. Son départ pour l’Italie puis pour l’Allemagne précipitèrent sa lente descente, symbolisée par son absence lors de l’Euro 96 puis lors du Mondial 98. Au Milan AC, Papin vécut au milieu d’une pléthore d’étoiles et brilla souvent par son absence. Il dispute 22 matches et marque 13 buts la première année puis seulement 18 matches la seconde avec cinq buts. Le Milan est quand même sacré champion deux fois de suite en 93 et 94. Les choses empirent avec son passage au Bayern de Munich où officie le plus illustre défenseur du monde Franz Beckenbauer. La mécanique est enrayée et les «Papinades» (buts acrobatiques que l’on repasse en boucle dans les émissions de télévision) appartiennent au passé. Le buteur trouve trois fois le chemin des filets en deux ans et décide de rentrer en France, aux Girondins de Bordeaux où il attend en vain qu’Aimé Jacquet l’appelle. En fin de contrat cet été, il veut s’offrir une dernière saison sur les terrains et signe à Guingamp rétrogradé en D2. Il quitte le club breton après quelques matches. Pourtant, JPP, immortalisé par sa marionnette des Guignols, reste populaire. Un club lui a même proposé un contrat mardi matin mais il n’est pas revenu sur sa décision. Il va maintenant se consacrer à son association «As de cœur» qui s’occupe de jeunes attirés par le ballon rond et envisage de passer son diplôme d’entraîneur après une période de réflexion qu’il va partager avec sa petite fille Emilie. Il prévoit même de faire une dernière apparition balle au pied: le 12 juin 1999 au Stade Vélodrome, théâtre de ses exploits, pour son jubilée avec d’autres grands noms du football. Voici une brève chronologie de la carrière de Jean-Pierre Papin qui a annoncé sa retraite professionnelle mardi: Né le 5 novembre 1963 à Boulogne-sur-Mer 1983-4 : débuts à l’INF Vichy. 1984-5 : une saison en seconde division avec Valenciennes. Il marque 15 buts en 33 matches. 1985-6 : signe au FC Bruges pour une saison (31 matches, 20 buts) 1986 : 1re sélection en équipe de France le 26 février: match nul 0-0 contre l’Irlande à Paris. Participe à la phase finale de la Coupe du monde au Mexique. Il marque son premier but contre le Canada. Au total, il compte 54 sélections et 30 buts. 1986 : signe à Marseille et débute en D1 le 5 août par une victoire (3-1) sur Monaco. 1986-92 : passe six saisons à l’OM. Remporte quatre titres de champions de France, une Coupe de France et est sacré meilleur buteur de la première division quatre saisons de suite (1989-92). Ses performances à Marseile: 1987 - 13 buts en 33 matches, 1988 -19/37, 1989 - 22/36, 1990 - 30/36, 1991 - 23/36, 1992 - 27/37. 1991 : participe à la défaite de l’OM en finale de Coupe d’Europe face à l’Etoile rouge de Belgrade à Bari. 1992-4 : deux saisons au Milan AC. Conquiert deux titres de champions d’Italie. 1993 : participe à la défaite du Milan AC en finale de la Ligue des champions face à Marseille à Munich. 1994-6 : deux saisons marquées par les blessures au Bayern de Munich. Il passe son temps sur le banc et inscrit trois buts en 27 rencontres. Le Bayern remporte la Coupe de l’UEFA aux dépens de Bordeaux en 1996. 1996-98 : deux saisons avec les Girondins. Inscrit 16 buts en 32 matches la première saison. Est souvent remplaçant la seconde: six buts. Deux fois finaliste malheureux de la Coupe de la ligue. 1998 : signe à Guingamp, relégué en D2 pour sa dernière saison. Ne s’entend pas avec l’entraîneur et prend sa retraite. Carlo Molinari (président du FC Metz): «Une grande image du terrain s’en va. Jean-Pierre est un homme au grand cœur et j’aime bien ce genre de type. Il a démontré à la fois ses qualités de joueur et de cœur. Il est profondément humain et humaniste. Il y a quelques saisons, j’ai essayé de le faire venir à Metz. Je crois que les choses ne se sont pas présentées comme on l’aurait voulu et nous n’avons pas pu l’engager, mais j’aurais eu beaucoup de plaisir à travailler une fois dans ma vie avec un gars comme JPP. Je rends hommage à la fois à l’image du football français qu’il a donnée et à l’homme». Albert Cartier (entraîneur-adjoint du FC Metz): «J’ai beaucoup de souvenirs des rencontres disputées face à Jean-Pierre. Nous avons évolué dans toutes les conditions, sur un terrain verglacé à Metz ou sous la canicule à Marseille, et je garde une très bonne image de l’homme. Il y a toujours eu un grand respect de part et d’autre. Jean-Pierre, tout comme moi, a toujours tout donné pour son équipe et pour les couleurs qu’il défendait. Je voudrais ainsi le féliciter pour l’ensemble de sa carrière et ce qu’il a fait. Elle est à la hauteur du personnage, pleine de rebondissements et d’événements très importants. Je pense qu’il a pris une sage résolution. Il a tiré un trait sur sa carrière de footballeur pour penser à autre chose, lui qui veut se consacrer au métier d’entraîneur. On reconnaît souvent les forts dans les moments difficiles». Michel Platini (ancien international et ex sélectionneur de l’équipe de France): «Comme je l’ai déjà dit, l’important c’est ce que l’on a fait et pas comment on termine. Jean-Pierre a été une force de footballeur. Au départ, il n’avait pas beaucoup de qualités mais il s’est battu, il a travaillé pour arriver au niveau qui a été le sien. Le but, marquer des buts, a été son unique préoccupation professionnelle. Je me rappelle de son but contre la Belgique avec l’équipe de France et contre une équipe luxembourgeoise (Union) avec Marseille. Deux buts magnifiques».
Jean-Pierre Papin a quitté mardi le monde du football, laissant derrière lui le souvenir d’un buteur exceptionnel dont le talent ne fut pas toujours récompensé à sa juste valeur. Au long de sa carrière professionnelle entamée en 1984 au FC Bruges, Papin a inscrit 326 buts sous les maillots des plus grands clubs européens tels Marseille, Milan ou le Bayern de Munich. En 14 saisons, il a participé aux plus grandes aventures internationales et fut adulé comme l’un des meilleurs joueurs de sa génération. «C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre car se couper du football après 13 ans de carrière n’a pas été une chose aisée», a-t-il dit dans une conférence de presse. «Ce métier m’a tout donné. J’ai obtenu beaucoup de satisfactions mais il y a une fin à tout. Je vais pouvoir me consacrer à...
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