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Actualités - CHRONOLOGIE

Un véritable problème de santé publique

Le dopage est un «véritable problème de santé publique» qui touche une «population bien plus large» que les sportifs de haut niveau, selon un rapport du CNRS, rendu public mardi. Des indices, notamment les saisies douanières, «suggèrent l’ampleur du phénomène» que les chiffres, faute d’étude sérieuse, sont impuissants à cerner, selon le rapport d’expertise collective du Centre national de la recherche scientifique, intitulé «Dopage et pratiques sportives», qui préconise des mesures pour remédier à ce fléau. «En 1992, près de 8 000 contrôles concentrant 56 fédérations n’ont livré que 69 cas positifs : moins de 1 %..». Le faible pourcentage de contrôles positifs reflète la «possibilité de masquer un dopage» selon le rapport, réalisé sous la direction du Dr Roland Jouvent. Évoquant la disparition prématurée d’athlètes, le rapport pointe un phénomène «bien plus grave encore»: «L’extension et la banalisation du dopage parmi les sportifs de plus en plus jeunes et de moins en moins encadrés». «La banalisation, voire la systématisation d’un appoint médicamenteux lors de toute pratique, est observée maintenant parmi les sportifs de tous niveaux et de tous âges. D’abord représentée par de simples vitamines, l’hygiène alimentaire de tout sportif comporte souvent des produits “énergétiques”. La porte est ainsi ouverte au dopage...». Enquêtes épidémiologiques Le dopage est aussi un phénomène de société lié au culte de la performance, selon le Pr Jean-Michel Faure, sociologue (Nantes), l’un des experts. Les adeptes amateurs des marathons, où sont sur-représentés les cadres et professions libérales, consomment «tout autant que les cyclistes amateurs» les «produits efficaces» pour «se dépasser», dans la logique des préparations aux examens, aux concours, des nuits de veille où se préparent les échéances politiques, les appels d’offre, les coups en bourse... 20 % des patients traités dans un centre «méthadone» (produit de substitution à l’héroïne) ont eu ou ont encore une pratique intensive du sport, selon une étude du Dr Lowenstein... En revanche, dans la population générale, parmi les jeunes étudiants, «les sportifs ne semblent ni davantage exposés, ni davantage épargnés par ce phénomène», selon les études. L’organisation d’un suivi médical, l’indépendance du médecin du sport et la reconnaissance d’une spécialité du sport sont souhaitées. Le développement d’une pharmaco-vigilance pour évaluer les effets des dopants dans le temps, l’amélioration des techniques de détections actuelles et une recherche pour parer aux triches futures (biotechnologies, manipulations génétiques...) sont également préconisés.
Le dopage est un «véritable problème de santé publique» qui touche une «population bien plus large» que les sportifs de haut niveau, selon un rapport du CNRS, rendu public mardi. Des indices, notamment les saisies douanières, «suggèrent l’ampleur du phénomène» que les chiffres, faute d’étude sérieuse, sont impuissants à cerner, selon le rapport d’expertise collective du...