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Actualités - CHRONOLOGIE

Vingt-deux exécutions pour l'exemple au Rwanda

Le régime rwandais a fait fusiller, «pour l’exemple», en public vendredi, 22 condamnés à mort pour génocide, faisant fi des appels à la clémence de la communauté internationale. Au moment où les extrémistes hutus sont de plus en plus actifs dans le pays, les autorités, voyant dans cette initiative une «dimension éducative et pédagogique», ont expliqué qu’elles luttaient «contre l’impunité» et voulaient donner un «signal fort». Pour les autorités, il ne s’agit pas d’exécutions arbitraires, mais de l’application de sentences décidées par des tribunaux. Pour mettre à exécution publiquement ces sentences, le gouvernement a d’ailleurs choisi la période anniversaire du génocide déclenché par les milices hutues, qui avait fait entre 500.000 et 800.000 morts entre le 7 avril et début juillet 1994. La communauté internationale «ne cessait de chanter que la solution au problème rwandais réside dans la justice», a déclaré le premier ministre Pierre-Célestin Rwigema. «Maintenant que nous nous apprêtons à rendre justice, les voilà qui sont les premiers à le regretter et à se plaindre de nous», a-t-il ajouté, réagissant aux appels à la clémence lancés par de nombreuses personnalités, dont le pape Jean-Paul II. Par ces exécutions, Kigali espère faire peur aux extrémistes hutus qui intensifient leurs actions au Rwanda, ex-soldats des Forces armées rwandaises (FAR) de l’ancien régime du président Juvenal Habyarimana ou anciens membres de la milice Interahamwe. Le régime du Front patriotique rwandais (FPR, dominé par la minorité tutsie), est confronté à une présence de plus en plus marquée des extrémistes hutus dans le nord et le nord-ouest, mais aussi dans la préfecture de Gitarama (centre). Depuis plusieurs semaines, l’Armée patriotique rwandaise (APR) mène des opérations contre ceux qu’elle appelle les «infiltrés» dans la préfecture de Gitarama, sans parvenir toutefois à chasser complètement les rebelles de cette région, située à l’ouest de la capitale Kigali. Dernière opération en date, les soldats ont affirmé avoir tué 70 rebelles cette semaine dans la région de Gitarama. Pour le gouvernement, qui n’a pas en face de lui une rébellion organisée avec des revendications connues, les violences dans le nord ne sont que la poursuite pure et simple du génocide de 1994, d’où la nécessité de montrer aux extrémistes hutus que les peines seront appliquées. De plus, souligne-t-on à Kigali, le vice-président du Rwanda, Paul Kagamé, se trouve dans une position délicate depuis qu’il est devenu président du Front patriotique rwandais (FPR) et doit également donner des gages à des extrémistes tutsis dans ses propres rangs. Le régime rwandais a été mis en place après la victoire du FPR, dominé par la minorité tutsie, qui avait mis fin, en juillet 1994, au génocide. (AFP)
Le régime rwandais a fait fusiller, «pour l’exemple», en public vendredi, 22 condamnés à mort pour génocide, faisant fi des appels à la clémence de la communauté internationale. Au moment où les extrémistes hutus sont de plus en plus actifs dans le pays, les autorités, voyant dans cette initiative une «dimension éducative et pédagogique», ont expliqué qu’elles luttaient...