Actualités - CHRONOLOGIE
Une nouvelle génération aux commandes de la Russie
le 25 avril 1998 à 00h00
Une nouvelle génération arrive aux commandes de la Russie, où les moins de 40 ans occupent des postes-clefs à l’instar de Sergueï Kirienko, mettant fin à l’hégémonie des gérontocrates héritée de l’URSS. Ministres, banquiers, directeurs de quasi toutes les chaînes de la télévision russe, rédacteurs en chef des journaux, chefs de grosses entreprises et même présidents de deux républiques russes: les jeunes sont omniprésents dans les plus hautes instances de la Russie post-communiste. «Un banquier influent de 30 ans est inimaginable en Occident, mais en Russie qui a vécu une véritable révolution avec la fin de l’URSS (en 1991) c’est un phénomène courant», estime Oleg Medvedev, 28 ans, chargé de la politique au mensuel «Hommes d’affaires». Presque la moitié de ceux qui représentent aujourd’hui «l’élite financière» de Russie ont moins de 40 ans, et certains, comme le président de la banque «Crédit Russe», Dmitri Lubinine, en ont moins de 30. «Entreprise cherche un moins de 40 ans pour un poste de dirigeant» ou «Compagnie d’investissement cherche manager de moins de 35 ans»: les journaux sont désormais pleins de ce genre d’annonces qui excluent les plus de cinquante ans du marché de l’emploi. Comme dans les milieux banquiers et industriels, le personnel politique russe rajeunit lui aussi de jour en jour. Une dizaine de ministres et de vice-premiers ministres, nommés ces dernières années au gouvernement, ont entre 30 et 40 ans. Le président Boris Eltsine s’est lui-même entouré de conseillers qui ont l’âge de sa fille aînée Tatiana (39 ans, elle-même conseiller en image du chef de l’Etat), ou moins, comme le chef du département juridique du Kremlin Rouslan Orekhov (35 ans). Adaptables Sergueï Kirienko a 35 ans, au grand dam de la majorité conservatrice parlementaire qui lui reproche un manque d’expérience. «La société exige aujourd’hui d’être réformée et c’est aux jeunes de le faire», affirme le politologue M. Medvedev. «La vieille génération ne peut pas accepter la mutation sociale brutale qui est survenue en Russie», estime pour sa part Vladimir Andrienkov, politologue à l’Institut indépendant des recherches sociales. «Les jeunes sont, eux, psychologiquement adaptables, d’autant plus que le système soviétique ne pèse pas sur leur façon de penser et de travailler», dit-il. La société soviétique brejnévienne (1960-70) était parfaitement gérontocrate. Avant d’arriver au sommet des instances dirigeantes, les ambitieux devaient commencer par quelques années à la direction des Jeunesses communistes, puis à la tête du Parti communiste d’une entreprise, du district, de la région. Au sommet de leur carrière, ils avaient inévitablement plus de soixante ans. Ce n’est qu’avec l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev, âgé de 54 ans, en 1985, que ce système de recrutement de l’élite a connu sa première brèche avec le remplacement de quelques septuagénaires de la direction du PC par des cinquantenaires, une révolution à l’époque. Le vrai rajeunissement de l’élite russe remonte à la fin de l’ère communiste en Russie, en 1991. Des intellectuels de 35 ans comme le chef ultralibéral du gouvernement Egor Gaïdar avaient fait leur apparition parmi les responsables politiques, provoquant les foudres de l’opposition qui les avait baptisés «les culottes courtes». «Nous sommes allés plus loin que les Etats-Unis», estime Nikolaï Ryjkov, le chef du groupe parlementaire pro-gouvernemental à la Douma. Lui-même âgé de 32 ans, il n’approuve cependant pas entièrement cette tendance: «Il ne faut pas miser que sur les jeunes, il faut trouver un équilibre entre les générations». (AFP)
Une nouvelle génération arrive aux commandes de la Russie, où les moins de 40 ans occupent des postes-clefs à l’instar de Sergueï Kirienko, mettant fin à l’hégémonie des gérontocrates héritée de l’URSS. Ministres, banquiers, directeurs de quasi toutes les chaînes de la télévision russe, rédacteurs en chef des journaux, chefs de grosses entreprises et même présidents de deux républiques russes: les jeunes sont omniprésents dans les plus hautes instances de la Russie post-communiste. «Un banquier influent de 30 ans est inimaginable en Occident, mais en Russie qui a vécu une véritable révolution avec la fin de l’URSS (en 1991) c’est un phénomène courant», estime Oleg Medvedev, 28 ans, chargé de la politique au mensuel «Hommes d’affaires». Presque la moitié de ceux qui représentent aujourd’hui...
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