Actualités - REPORTAGE
Ulster L'année de la longue quête de la paix
le 24 avril 1998 à 00h00
Avant de déboucher au printemps 1998 sur un accord de paix historique, 1997 a été une année de «crises politiques et de sécurité récurrentes» en Irlande du Nord, note l’Institut international d’études stratégiques. La «leçon de trois décennies de discorde» a été tirée par presque tous les protagonistes: «Aucun camp ne peut remporter la victoire», estiment les experts de l’IIS. Aussi, seul «un honorable compromis peut avoir quelque chance de succès». Quatre événements-clés ont marqué 1997. Le premier a été l’élection en mai d’un gouvernement travailliste à Londres, qui a radicalement transformé une «scène politique nord-irlandaise flottante et irritable». Le premier ministre Tony Blair a maintenu avec succès la pression sur des unionistes protestants poussés au dialogue par leur base et donné aux catholiques nationalistes les moyens du compromis. L’abandon de la condition préalable d’un désarmement de l’Armée républicaine irlandaise pour des négociations, et la décision d’imposer un calendrier pour ces pourparlers ont convaincu ces derniers de s’engager vers une solution politique qui reste bien en-deçà de l’unification de l’Irlande. Le second événement: l’inattendue volonté de compromis de la confrérie protestante de l’ordre d’Orange, lors de la marche la plus controversée de l’année, le 12 juillet à Portadown (centre de l’Ulster). Plus étonnant encore, le cessez-le-feu de l’IRA, le 20 juillet, qui a ouvert à son aile politique, le Sinn Fein, la porte des négociations de paix. Enfin, une vague de meurtres intercommunautaires a été déclenchée en décembre par le meurtre en prison du chef de guerre dissident loyaliste Billy Wright. L’accord atteint au bout du compte est menacé: des groupuscules armés dissidents des deux bords «voudront s’assurer que le processus échoue» et il devra survivre à «un assaut frontal» du révérend fondamentaliste protestant Ian Paisley. Parallèlement, Londres et Dublin, appuyés par Washington, ont compris que leur but est, non pas la victoire dans une querelle territoriale, mais «la gestion conjointe et le contingentement» d’une crise commune. (AFP)
Avant de déboucher au printemps 1998 sur un accord de paix historique, 1997 a été une année de «crises politiques et de sécurité récurrentes» en Irlande du Nord, note l’Institut international d’études stratégiques. La «leçon de trois décennies de discorde» a été tirée par presque tous les protagonistes: «Aucun camp ne peut remporter la victoire», estiment les experts de l’IIS. Aussi, seul «un honorable compromis peut avoir quelque chance de succès». Quatre événements-clés ont marqué 1997. Le premier a été l’élection en mai d’un gouvernement travailliste à Londres, qui a radicalement transformé une «scène politique nord-irlandaise flottante et irritable». Le premier ministre Tony Blair a maintenu avec succès la pression sur des unionistes protestants poussés au dialogue par leur base et...