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Actualités - CHRONOLOGIE

Main-d'oeuvre étrangère au secours de la High-Tech

Le secteur de la haute technologie crie depuis des mois à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée aux Etats-Unis, prônant l’augmentation des quotas d’immigration dans ce domaine, mais certains experts émettent des doutes sur les vrais enjeux de ce débat. «Les travailleurs étrangers sont si désireux de se rendre en Amérique qu’ils acceptent des heures de travail plus longues, plus de stress et des avantages minimums», a indiqué cette semaine devant une commission parlementaire William Payson, chef d’une entreprise spécialisée dans l’embauche des personnes âgées de plus de 50 ans. Selon lui, l’industrie high-tech américaine souhaite élever les quotas autorisés d’immigrants dans ce secteur simplement parce que ces travailleurs «coûtent moins chers et sont plus faciles à manipuler». Une commission sénatoriale a approuvé le 2 avril, largement à la faveur d’une intense campagne de lobbying menée par l’industrie high-tech, un projet de loi prévoyant d’augmenter de 65.000 à 95.000 cette année les quotas de travailleurs étrangers autorisés à entrer aux Etats-Unis. L’administration du président Bill Clinton a certes fait part de son opposition, arguant que les données sur la pénurie de main-d’œuvre ne sont pas fiables et qu’il fallait donner la priorité aux Américains mais sa réaction a été timide, laissant suggérer le passage de la législation dans les prochains mois. Selon le groupe de pression American Business for Legal Immigration (Entreprises américaines pour l’immigration légale), si ces quotas ne sont pas augmentés d’ici la fin mai, «certains secteurs manqueront cruellement de main-d’œuvre et cela pourrait inciter à la délocalisation» du travail à l’étranger. M. Payson estime toutefois que l’industrie high tech rechigne à embaucher des personnes plus âgées, mais qualifiées, soulignant que l’industrie «est notoirement orientée vers les jeunes». L’un des arguments de l’industrie informatique est de dire que sans cette main-d’œuvre immigrée, elle serait obligée de délocaliser ces emplois à l’étranger, en Grande-Bretagne, en Irlande ou en Inde, où une main-d’œuvre spécialisée est disponible. Mais pour Norman Matloff, professeur d’informatique à l’université de Californie à Davis, l’industrie n’embauche qu’auprès de groupes biens spécifiques comprenant les jeunes diplômés d’universités, moins chers à l’embauche, les étrangers et «quelques» cadres. Et d’ajouter que l’actuel programme d’embauche de travailleurs spécialisés immigrés — ils entrent aux Etats-Unis avec un visa H-1B— «est déjà sur-utilisé et très mal géré». Selon lui, les demandes en visas H-1B dans le secteur des programmeurs informatiques ont crû de 352% entre 1990 et 1995, tandis que le nombre d’emplois effectifs dans ce secteur s’est accrû de 35% seulement sur la même période. «L’embauche d’immigrés, qui ne serait pas fondée sur des «besoins» réels, est bien souvent motivée par le fait que ces travailleurs acceptent des salaires plus bas», relève ce spécialiste. Augmenter les quotas d’immigrés spécialisés «devraient constituer la dernière, pas la première, réponse en matière de politique publique», affirme de son côté un responsable du département du Travail, John Fraser. (AFP)
Le secteur de la haute technologie crie depuis des mois à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée aux Etats-Unis, prônant l’augmentation des quotas d’immigration dans ce domaine, mais certains experts émettent des doutes sur les vrais enjeux de ce débat. «Les travailleurs étrangers sont si désireux de se rendre en Amérique qu’ils acceptent des heures de travail plus longues, plus de stress et des avantages minimums», a indiqué cette semaine devant une commission parlementaire William Payson, chef d’une entreprise spécialisée dans l’embauche des personnes âgées de plus de 50 ans. Selon lui, l’industrie high-tech américaine souhaite élever les quotas autorisés d’immigrants dans ce secteur simplement parce que ces travailleurs «coûtent moins chers et sont plus faciles à manipuler». Une commission...