Actualités - CHRONOLOGIE
Reprise demain du dialogue avec Taiwan
le 21 avril 1998 à 00h00
La Chine et Taiwan vont reprendre officiellement contact demain mercredi pour la première fois depuis trois ans avec la visite à Pékin d’un émissaire taiwanais, qui doit concrétiser la détente engagée par le régime chinois après l’échec de son recours à l’intimidation. Taiwan a accepté vendredi de dépêcher à Pékin M. Chan Chih-hung, secrétaire-général adjoint de la Fondation pour les échanges dans le Détroit (SEF), l’organisme semi-gouvernemen-tal chargé des relations avec le régime communiste. L’invitation avait été lancée cinq jours plus tôt par l’équivalent de la SEF en Chine, l’Association pour les relations dans le Détroit de Taiwan (ARATS). A la tête d’une délégation de huit personnes, M. Chan devrait rester trois jours dans la capitale chinoise pour des entretiens destinés à préparer la première visite sur le continent du président de la SEF, Koo Chen-fu, à l’invitation du président de l’ARATS, Wang Daohan. Les deux hommes avaient participé en 1993 à Singapour à un sommet historique entre les deux régimes, rivaux depuis l’arrivée au pouvoir des communistes à Pékin en 1949. Le dialogue qui avait alors été mis en place avait été suspendu en juin 1995 à la suite de la visite aux Etats-Unis du président taiwanais, Lee Teng-hui, ressentie par Pékin comme un premier pas vers l’indépendance de l’île. Dans les mois qui avaient suivi, Pékin s’était engagé dans une politique d’intimidation des autorités taiwanaises, culminant début 1996 par des tirs de missiles à proximité des côtes de l’île. Les Etats-Unis avaient dépêché deux porte-avions dans la zone, en guise de mise en garde aux dirigeants chinois. Pékin entendait alors faire pression sur Taiwan, engagée dans les premières élections présidentielles démocratiques de son histoire. Mais ces manœuvres militaires n’avaient pas empêché la réélection de Lee Teng-hui, ni affaibli le Parti démocratique progressiste (PDP) d’opposition, partisan de l’indépendance. Pékin, qui considère Taiwan comme une province rebelle, a averti qu’une déclaration d’indépendance à Taïpeh serait un casus belli. Lors de sa visite aux Etats-Unis fin octobre, le président chinois Jiang Zemin a refusé d’écarter la possibilité d’un recours à la force pour faire rentrer l’île dans le giron national. Mais la prochaine visite en Chine du président américain Bill Clinton oblige Pékin et Taïpeh à des concessions mutuelles. A l’occasion du Nouvel an chinois fin janvier, Pékin avait appelé à la reprise du dialogue en vue de la réunification. Tang Shubei, principal responsable chinois pour les questions taiwanaises, avait même déclaré que Taiwan n’était pas obligé de reconnaître au préalable le régime communiste. Lee Teng-hui a remis la réunification pour le jour où la Chine sera aussi devenue démocratique et poursuivi ses efforts pour être reconnu sur la scène internationale. Mais cette politique a subi un sérieux revers en début d’année avec l’établissement de relations diplomatiques entre Pékin et l’Afrique du Sud, qui était jusqu’alors le principal interlocuteur de Taiwan. Moins d’une trentaine de pays, pour la plupart des petits Etats d’Afrique ou d’Amérique centrale, reconnaissent désormais Taiwan plutôt que Pékin comme représentant de la Chine. Taiwan a également cherché ces derniers mois à resserrer les liens avec les pays d’Asie du sud-est en offrant sa coopération pour sortir de la crise financière régionale. Tout en comparant le comportement de Taiwan à celui d’une «hyène» profitant de la crise, Pékin n’a pu empêcher plusieurs rencontres entre des dirigeants taiwanais et ceux des pays de la région. (AFP)
La Chine et Taiwan vont reprendre officiellement contact demain mercredi pour la première fois depuis trois ans avec la visite à Pékin d’un émissaire taiwanais, qui doit concrétiser la détente engagée par le régime chinois après l’échec de son recours à l’intimidation. Taiwan a accepté vendredi de dépêcher à Pékin M. Chan Chih-hung, secrétaire-général adjoint de la Fondation pour les échanges dans le Détroit (SEF), l’organisme semi-gouvernemen-tal chargé des relations avec le régime communiste. L’invitation avait été lancée cinq jours plus tôt par l’équivalent de la SEF en Chine, l’Association pour les relations dans le Détroit de Taiwan (ARATS). A la tête d’une délégation de huit personnes, M. Chan devrait rester trois jours dans la capitale chinoise pour des entretiens destinés à...
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