Actualités - CHRONOLOGIE
Des dizaines d'abus devant les tribunaux
le 21 avril 1998 à 00h00
La justice algérienne a été saisie de 128 cas d’abus imputables aux forces de sécurité, notamment des policiers et des membres de Groupes de légitime défense (GLD), indique le quotidien «el-Watan» citant une «source proche du ministère de la Justice». «40% de ces cas ont été jugés ou sont en phase d’instruction au niveau des différents tribunaux saisis de ces affaires», ajoute «el-Watan», précisant que sur ces 128 cas,«54 concernent des décès suspects sur la voie publique». Les charges retenues contre les inculpés «vont du vol, rapt, usage abusif d’armes à feu, au viol et au meurtre», ajoute encore le journal, précisant que la justice a élucidé, jusque-là, sept affaires, dont les auteurs ont été jugés et condamnés. Il cite le cas de membres d’un GLD condamnés à quatre mois de prison pour agression à main armée à Zbarbar, près de Lakhdaria (80 km à l’est d’Alger), d’un policier condamné à 20 ans de prison pour séquestration et menace de mort à Tipaza (littoral ouest) et d’un policier à 15 ans de prison pour huit agressions de femmes suivies de viol dans un jardin public d’Alger. «El-Watan» indique également que 120 policiers sont actuellement dans la prison de Serkadji (ex-Barberousse) d’Alger pour des affaires de vol, d’agression, de corruption et d’abus de pouvoir. Le journal ne donne pas d’indication sur les cas imputables à des gendarmes ou des militaires qui relèvent de la justice militaire. El-Watan précise enfin que selon sa source, «ce chiffre est loin de confirmer la thèse selon laquelle les abus sont érigés par les membres des forces de sécurité en règle générale», rejetant la thèse des ONG selon laquelle «les auteurs de dépassements» en Algérie «bénéficieraient de l’impunité». Quatre ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont dénoncé à plusieurs reprises des atteintes graves aux droits de l’homme en Algérie et demandé l’envoi d’une commission internationale pour enquêter sur les massacres de civils. La presse a révélé la semaine dernière l’affaire de deux maires de la région de Relizane (sud-ouest) soupçonnés d’avoir dirigé des sortes d’escadrons de la mort contre des civils. Ces deux hommes, Hadj Fergane, maire de Relizane et Hadj Abed, maire de la commune voisine de Jdiouia, ont été libérés mercredi dernier après une dizaine de jours d’incarcération en un lieu inconnu. Les autorités sont restées muettes sur ce sujet. Les deux hommes ont clamé leur innocence, dénonçant «une machination», malgré des témoignages accablants les mettant en cause publiés par la presse. Le quotidien Liberté, qui a annoncé samedi la libération des deux hommes, a estimé que «même après la libération des principaux mis en cause dans cette affaire et malgré leurs déclarations, le mystère plane toujours». Le journal a indiqué enfin que son standard a été «submergé d’appels de citoyens qui disaient leur peur de représailles pour avoir parlé et dénoncé ce qu’ils avaient tu jusqu’à présent». (AFP)
La justice algérienne a été saisie de 128 cas d’abus imputables aux forces de sécurité, notamment des policiers et des membres de Groupes de légitime défense (GLD), indique le quotidien «el-Watan» citant une «source proche du ministère de la Justice». «40% de ces cas ont été jugés ou sont en phase d’instruction au niveau des différents tribunaux saisis de ces affaires», ajoute «el-Watan», précisant que sur ces 128 cas,«54 concernent des décès suspects sur la voie publique». Les charges retenues contre les inculpés «vont du vol, rapt, usage abusif d’armes à feu, au viol et au meurtre», ajoute encore le journal, précisant que la justice a élucidé, jusque-là, sept affaires, dont les auteurs ont été jugés et condamnés. Il cite le cas de membres d’un GLD condamnés à quatre mois de prison pour...
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