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Actualités - BIOGRAPHIES

Un personnage controversé réprouvé par l'armée

L’ex-premier ministre Tansu Ciller, qui fait l’objet d’une enquête parlementaire sur sa fortune personnelle décidée par l’assemblée turque, est un personnage charismatique mais controversé qui s’est attiré les foudres des militaires pour s’être alliée avec les islamistes. L’armée, gardienne farouche des principes laïcs de la république, n’a jamais pardonné à Mme Ciller d’avoir formé un gouvernement avec les islamistes en juin 1996 et, pire encore, d’avoir ainsi permis à leur chef, Necmettin Erbakan, de prendre le poste de premier ministre. Les militaires l’avaient alors vivement critiquée «pour ses petites manœuvres politiques», l’accusant de placer ses ambitions au-dessus des intérêts de l’Etat. M. Erbakan est aujourd’hui interdit de politique, après la dissolution de son parti pour activités hostiles au régime laïc. Accusée de corruption lorsqu’elle était au pouvoir, Mme Ciller risque de voir sa carrière politique se terminer dans les mois à venir si l’enquête parlementaire conclut à sa culpabilité et si elle est envoyée devant la Cour constitutionnelle. Mme Ciller, élégante blonde de 52 ans, était parvenue, dans le sillage du président Suleyman Demirel, à devenir en juillet 1993 jusqu’en mars 1996 la première femme chef de gouvernement de la Turquie moderne. Née à Istanbul en 1946, elle a fait ses études dans un établissement américain d’Istanbul, puis aux Etats-Unis. Elle a été notamment professeur d’économie dans des universités américaines et turques, et conseillère auprès de la Banque mondiale. Mme Ciller a entamé sa carrière politique en 1990 comme adjointe de M. Demirel, alors chef du Parti de la juste Voie (DYP, droite), dans le cadre d’un renouvellement de l’image du parti, alors dans l’opposition. Ministre d’Etat à l’Economie en novembre 1991, elle est élue en juin 1993 à la tête du DYP, succédant à M. Demirel, devenu chef de l’Etat. Sa personnalité s’est imposée à son mari, Ozer, ancien banquier en faillite, qui a abandonné son nom de famille pour adopter celui de son épouse. Lui aussi fait l’objet de poursuites judiciaires pour corruption. Député d’Istanbul, Mme Ciller est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’économie turque. Elle parle anglais et allemand et est mère de deux garçons. (AFP)
L’ex-premier ministre Tansu Ciller, qui fait l’objet d’une enquête parlementaire sur sa fortune personnelle décidée par l’assemblée turque, est un personnage charismatique mais controversé qui s’est attiré les foudres des militaires pour s’être alliée avec les islamistes. L’armée, gardienne farouche des principes laïcs de la république, n’a jamais pardonné à Mme Ciller d’avoir formé un gouvernement avec les islamistes en juin 1996 et, pire encore, d’avoir ainsi permis à leur chef, Necmettin Erbakan, de prendre le poste de premier ministre. Les militaires l’avaient alors vivement critiquée «pour ses petites manœuvres politiques», l’accusant de placer ses ambitions au-dessus des intérêts de l’Etat. M. Erbakan est aujourd’hui interdit de politique, après la dissolution de son parti pour...