Le Parlement iranien, dominé par les conservateurs, a approuvé mercredi une loi prévoyant un renforcement des «bassidji» (miliciens volontaires islamiques) dans les universités, en proie actuellement à une agitation politique grandissante. Cette loi, qui avait été très critiquée dans les milieux estudiantins proches du président Mohammad Khatami, prévoit notamment «un plus grand rôle des miliciens dans les activités culturelles des universités», selon des sources parlementaires. Selon le texte de la loi, dont les détails doivent être définis dans les prochaines séances, l’armée ainsi que les différents ministères doivent contribuer à «développer et renforcer la présence» des «bassidji» sur les campus. Les bassidji, constitués lors de la guerre Iran-Irak (1980/88), dépendent du corps des Gardiens de la révolution (Pasdaran), garde prétorienne du régime. L’adoption de cette loi survient alors que les universités iraniennes sont régulièrement le théâtre de tension entre étudiants de différentes tendances politiques. Depuis l’élection de M. Khatami, en mai 1997, les associations politiques des universités et en particulier celles de l’université de Téhéran, proches de la gauche radicale favorable au président, se sont considérablement renforcées. La situation dans les universités des grandes villes, dont celle d’Ahwaz, chef-lieu de la province du Khouzistan (sud-ouest), a été particulièrement tendue ces dernières semaines. Le Parlement avait convoqué dimanche dernier le ministre de l’Enseignement supérieur Mostafa Moïn pour le mettre en garde contre toute tentation de soutenir la contestation estudiantine.