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Actualités - OPINION

Derviches tourneurs

On ne corrige pas une erreur par une autre, souligne Sfeir au sujet des naturalisations. Alors qu’on parle d’assainissement, un autre élément – heureusement bien plus futile – vient troubler le climat ambiant : la controverse sur les consultations parlementaires initiant la désignation d’un nouveau président du Conseil. Un tel débat est absurde dans un système où tout est sous remote control. Damas veut que Lahoud ait carte blanche ? Il l’aura. Même à son corps défendant. Car les députés remettront entre ses mains leur pouvoir de sélection. Il paraît donc inutile de discuter pour savoir s’ils en ont ou non le droit. Mais en réalité, il est très important qu’il y ait un battage médiatique autour de cette controverse sur les consultations, dont l’objectif est ailleurs. Il s’agit en effet de commencer à redonner son lustre à la présidence de la République, de lui rendre en pratique une partie des pouvoirs que Taëf lui avait ôté. D’entamer de la sorte une opération éventuelle de la réintégration dans le tissu politique national de la composante discriminée. La méthode suivie peut cependant paraître tout aussi contestable que la mauvaise annonce naguère d’un bon choix présidentiel. En effet tant qu’on n’a pas modifié la Constitution – nécessité évidente – il faut la respecter. A la lettre. Elle est là pour cela. Car toute la différence entre la loi fondamentale et les lois ordinaires se résume dans cette équation : dans la première tout ce qui n’est pas explicitement autorisé est automatiquement prohibé alors que dans les autres c’est le contraire, tout ce qui n’ est pas interdit noir sur blanc restant autorisé. La Constitution est donc un corset de tonalité restrictive et non permissive. Si on veut s’amuser à «l’interpréter» cela ne peut être que dans ce sens. On dira donc que les députés n’ont absolument pas le droit de transgresser l’article 53C qui ordonne des consultations impératives et de s’en remettre au chef de l’Etat. D’autant que, retour au volet pratique, leur choix – télécommandé- est déjà aussi connu que celui qu’on prête au nouveau chef de l’Etat. Et comme par hasard, c’est le même . Donc, si les députés veulent violer la Constitution – elle en a vu d’autres – c’est uniquement pour briquer le prestige de la présidence. Ils feraient mieux, s’ils étaient gens d’institutions, d’attendre qu’elle se charge elle-même de rehausser son autorité.
On ne corrige pas une erreur par une autre, souligne Sfeir au sujet des naturalisations. Alors qu’on parle d’assainissement, un autre élément – heureusement bien plus futile – vient troubler le climat ambiant : la controverse sur les consultations parlementaires initiant la désignation d’un nouveau président du Conseil. Un tel débat est absurde dans un système où tout...