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Actualités - ANALYSE

Sud : l'heure est à l'inquiétude ...

C’est entendu: le Liban rejette officiellement l’offre d’un retrait israélien conditionnel. Un rejet si catégorique qu’il donne lieu à des surenchères verbales entre les dirigeants locaux. Mais après? A en croire Uri Lubrani, coordinateur des activités israéliennes dans le territoire occupé, l’alternative est simple: ou l’acceptation des arrangements dits de sécurité, ou la catastrophe. Une claire menace d’attaque, et d’ailleurs pour le président Nabih Berry l’opération médiatique sioniste orchestrée autour d’une prétendue offre de retrait n’a d’autre but que de paver la voie à une telle agression en lui trouvant un justificatif. Un ancien ministre, dont les avis sont très écoutés car il ne traite jamais les problèmes à la légère, se demande avec inquiétude «si le pouvoir libanais a préparé un contre-plan pour contrer les visées israéliennes et pour résorber le choc d’une nouvelle agression qui aurait des effets dévastateurs tant au Sud qu’à l’intérieur, après l’exode massif qu’elle provoquerait. Cela s’est déjà produit en 93 puis en 96, mais aujourd’hui la crise socio-économique que nous traversons nous empêcherait d’amortir le coup vaille que vaille comme nous avions pu le faire alors. Surtout que cette fois les Israéliens risqueraient d’empêcher le retour des populations déplacées afin d’appliquer pour de bon une politique de la terre brûlée, soi-disant à des fins sécuritaires…». Selon ce mentor «Beyrouth doit nécessairement accompagner sa réponse négative d’une vaste campagne diplomatique à destination de l’Occident, pour bien faire entrer dans des esprits apparemment peu convaincus jusqu’à présent, l’absolue légitimité des raisons qu’il invoque, de manière à ce que les capitales concernées ne soient pas tentées de fermer les yeux sur les intentions avouées d’Israël et exercent des pressions efficaces pour prévenir l’agression». «Des efforts doivent être déployés dans le même sens, ajoute-t-il, pour mobiliser vraiment les Arabes à nos côtés, sans que leur soutien continue à être simplement verbal, se résumant à des communiqués condamnant Israël après coup. Il faut que nous obtenions la tenue d’un sommet arabe restreint qui prendrait une série de mesures à caractère dissuasif, pour qu’Israël comprenne que le Liban ne sera pas seul dans l’épreuve». Washington «Parallèlement, poursuit ce vétéran expérimenté qui continue cependant de prêter quelque crédit aux Arabes, nous devons impérativement nous assurer de la vraie position des Etats-Unis. Il faut savoir s’ils comptent laisser faire Israël ou l’en empêcher. Les Américains peuvent également nous renseigner utilement sur les intentions de l’Etat hébreu, nous dire si ses menaces sont sérieuses ou s’il ne s’agit que d’intimidation. Enfin si l’agression devait se produire, nous devons avoir dès maintenant une idée de ce que serait la réaction américaine qui peut au choix y couper court, rétablir assez rapidement le statu quo ante, ou au contraire laisser s’enraciner un nouveau fait accompli sur le terrain». Pour cet ancien ministre «il est essentiel pour l’heure de tout mettre en œuvre pour réfuter la thèse israélienne, qui semble avoir bien pris dans les milieux occidentaux et même à l’ONU, selon laquelle c’est le Liban qui refuse une 425 que pour sa part Israël brûle. Un rejet qui, selon la propagande sioniste qu’il faut contrer à tout prix, s’explique par l’incapacité du Liban d’assumer la sécurité frontalière et par les craintes que ce pays éprouverait pour sa stabilité intérieure si jamais le Sud était restitué et le Golan ne l’était pas…». De l’avis de cette personnalité «il y a toujours moyen en diplomatie de s’arranger. Sans renier leur refus des propositions israéliennes, les Libanais peuvent demander à Washington de faire en sorte que M. Kofi Annan secrétaire général de l’ONU ou l’un de ses représentants engage des contacts alternatifs avec Beyrouth et avec Tel-Aviv pour mettre au point les mécanismes d’un retrait israélien. Il n’y aurait ainsi pas de pourparlers bilatéraux directs, puisque le Liban estime qu’il n’y a rien à négocier et répète que l’occupant n’a qu’à appliquer la 425». Et de reconnaître ensuite que «l’attitude américaine n’est pour le moment guère encourageante pour nous. Non seulement Washington semble estimer que nous devons effectivement parler avec Netanyahu si nous voulons qu’il se retire, mais il va plus loin en laissant entendre qu’à tout prendre il est préférable que l’on règle le cas libanais dans le cadre d’une solution régionale globale. Il faut donc essayer de rappeler aux Américains leurs engagements de base. A dire vrai leurs reculades successives devant Netanyahu laissent peu d’espoir quant à l’efficacité des pressions qu’ils voudraient exercer sur lui en notre faveur. Mais nous ne devons pas baisser les bras et nous devons tout tenter pour nous sortir du guêpier» conclut cet ancien ministre.
C’est entendu: le Liban rejette officiellement l’offre d’un retrait israélien conditionnel. Un rejet si catégorique qu’il donne lieu à des surenchères verbales entre les dirigeants locaux. Mais après? A en croire Uri Lubrani, coordinateur des activités israéliennes dans le territoire occupé, l’alternative est simple: ou l’acceptation des arrangements dits de...