Le Moyen Age avec J.C. Voisin

Directeur du Centre culturel français de Beyrouth, M. Jean-Claude Voisin, docteur en histoire médiévale, donne à l’USJ des cours sur la civilisation médiévale au Moyen-Orient, et en particulier au Liban, de la conquête arabe à la conquête ottomane (du 7e au 15e s). Pour M. Voisin, spécialiste des fortifications, «la civilisation médiévale a été un peu laissée pour compte au Liban. Je crois qu’on a voulu , pendant quelque temps du moins, faire abstraction de cette période difficile à analyser. Il ne faut pas oublier en effet que l’époque médiévale est aussi une période de passions et de conflits, conséquences de la rencontre de deux mondes, l’Occident et l’Orient. Aujourd’hui, les méthodes d’archéologie et d’histoire sont de plus en plus objectives, et on s’y intéresse à nouveau». M. Voisin note que «concernant la période des Croisés (12e-13e siècles), il existe en Israël et en Palestine, une quarantaine de sites archéologiques qui sont en cours de fouille. Au Liban, il y a un travail fantastique à faire ; il faut tout remettre en cause». Et de souligner que «la civilisation du Moyen Âge, ce n’est pas seulement les châteaux et les églises, mais aussi les mosquées, les villages, les villes, l’habitat… On ne sait rien de tout cela, tout est encore à faire». Il indique qu’il prépare un ouvrage, avec Lévon Nordiguian, sur les sites médiévaux du Liban. M. Voisin fait partie, d’un autre côté, d’une équipe de recherches du CNRS français. «Cela permet d’avoir un trait d’union avec des chercheurs et spécialistes français. Il est important de créer des réseaux internationaux, pour des échanges d’informations, de techniques, de méthodes. L’an dernier, nous avons reçu à Beyrouth, pour une semaine, un spécialiste français. Il a animé des stages et donné des conférences. Nous avons établi des contacts avec lui pour que les chantiers-écoles archéologiques se fassent en partenariat avec des universités françaises. Je pense que l’été prochain, quelque chose de concret se fera à l’USJ, dans ce sens», conclut-il.