Gemayel : la politique de Hariri mène le Liban à la faillite

L’ancien président de la République, M. Amine Gemayel, a affirmé que «la Syrie n’est pas en mesure d’éluder sa responsabilité directe pour tout ce qui se passe au Liban du moment que les responsables libanais agissent en son nom et jouissent de son soutien direct». Dans une déclaration rapportée par l’agence «Al-Markazia», M. Gemayel a déclaré que «désormais tout le monde sait que rien ne se passe au Liban sans le consentement de Damas. Ce qui lui fait assumer une grande part de responsabilité dans le déséquilibre dont se plaint tous les Libanais», a-t-il dit. L’ancien chef de l’Etat a affirmé que «la réalisation de l’entente nationale et l’édification des institutions de l’Etat sur une base démocratique ne peuvent se faire sans la participation de toutes les parties à l’édification de la patrie». «Tel n’est pas le cas, aujourd’hui, puisque de nombreux leaders ont été marginalisés ou forcés à l’exil ou font l’objet de jugements politiques discrétionnaires comme c’est le cas du commandant en chef des Forces libanaises, M. Samir Geagea», a-t-il dit, avant de souligner que «l’Etat semble vouloir faire assumer à M. Geagea toute la responsabilité des souffrances qu’a subies le Liban, du fait de la guerre depuis son déclenchement jusqu’à nos jours». Il a estimé «qu’un tel comportement ne favorise pas l’entente nationale préconisée par l’accord de Taëf et évoquée par les gouvernements successifs formés après la conclusion de l’accord de Taëf». M. Gemayel a ajouté que «le maintien de cette situation représente un danger pour l’entité libanaise. Elle est susceptible également de poser les jalons d’une crise au niveau national semblable aux conflits confessionnels et ethniques qui ont eu lieu en Bosnie, l’année dernière». Selon M. Gemayel, le peuple libanais s’attend à ce que la Syrie prenne des mesures rapides pour rectifier la gestion du pouvoir et œuvre en vue de faire cesser toutes les mesures légales et administratives qui éloignent une catégorie de Libanais de l’action politique au Liban. «Les Libanais s’attendent également à ce que la Syrie procède à la révision de certaines mesures qui accentuent le déséquilibre dans la structure libanaise et paralysent le processus d’entente nationale», a-t-il dit. Il a affirmé que la politique irresponsable du chef du gouvernement mènera inéluctablement le pays vers la faillite. Il a par ailleurs insisté sur l’incapacité de l’Etat à régler les grands problèmes dont souffre le pays tels la libération du Liban-Sud et le déséquilibre au niveau des institutions étatiques. «Ce qui aura de graves conséquences au niveau national», a-t-il souligné. Abordant le sujet du mariage civil, M. Gemayel a déclaré que cette question a été suscitée par les responsables pour détourner l’attention des citoyens des problèmes essentiels du pays. «Il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau. La décision n’est pas entre les mains du président de la République ni entre celles du chef du gouvernement. Lorsque le mot de passe est chuchoté tout le monde se met en rang», a-t-il dit.