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Actualités - CHRONOLOGIE

Elle ne dispose toujours pas d'une fréquence radio en propre "La Voix de la Charité" s'interroge sur les intentions du gouvernement

Ajustement juridique ou bataille de libertés? Une petite phrase du ministre de l’Information Bassem el-Sabeh, qui pourrait avoir de graves conséquences sur la liberté de l’information audiovisuelle religieuse, inquiète les responsables de la radio «La Voix de la Charité» (VDLC) relevant de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL). A l’issue du Conseil des ministres, jeudi 1er octobre, au cours duquel la décision d’octroyer trois fréquences radio a été prise, le ministre a indiqué que «le dossier de l’audiovisuel religieux sera réexaminé séparément». La VDLC, pour sa part, réclamait l’attribution d’une fréquence FM conformément à une décision du Conseil des ministres remontant au mois de novembre 1996 (VOIR ENCADRÉ). «C’est vrai, a précisé le ministre de l’Information, le Conseil des ministres a pris certaines dispositions relatives à l’audiovisuel religieux. Toutefois, ces mesures n’annulent pas la loi sur l’audiovisuel.Quand nous parlons d’octroyer des fréquences radio ou des canaux de télévision, il s’agit de les octroyer aux institutions prévues par cette loi; or la loi n’autorise pas le Conseil des ministres à accorder des fréquences en dehors du cadre légal défini. Nous ne pouvons accorder de fréquences à une institution non légalisée. Ces institutions ont l’autorisation d’émettre, mais il n’est pas possible de les assimiler à des institutions jouissant d’une licence légale d’émettre. Nous allons examiner ce dossier avec le plus grand calme. De sorte que l’audiovisuel religieux puisse remplir sa mission auprès de l’opinion publique libanaise, grâce à des fréquences et à des canaux qui relèveront certainement de l’Etat libanais». Des droits acquis Ce que les responsables de la VDLC redoutent, c’est qu’à la faveur de ce réexamen, l’Exécutif, sous prétexte de légaliser la radio, ne lui retire ses droits acquis. Selon la loi, en effet, toute radio, de quelque catégorie qu’elle soit, est tenue de diffuser 52 heures d’émissions religieuses par an. Ce serait pratiquement condamner la VDLC au silence, puisque cette radio émet en ce moment 24 heures/24. Selon le P. Elie Nakhoul, son directeur, tout ce que la VDLC demande, c’est l’application de la résolution No 33 du Conseil des ministres relative à l’audiovisuel, parue au J.O. du 15 novembre 1996, et confirmée par un arrêté ministériel paru à la même date. Ces résolutions, rappelle-t-on, ont couronné des tractations conduites par M. Rafic Hariri avec, notamment, le patriarche maronite et d’autres chefs religieux chrétiens et musulmans.Elles prévoient clairement la mise à la disposition de l’APECL d’une fréquence radio FM et d’un canal télévisé. Les heures de diffusion, sur le canal de télévision, seront réparties à égalité entre les communautés chrétiennes et musulmanes. Le P. Nakhoul ne s’explique pas les hésitations du Conseil des ministres à appliquer ses propres décisions et redoute que les «dispositions nouvelles» mentionnées par le ministre ne soient le prélude à une restriction de la liberté totale dont jouit la radio en ce moment, tant du point de vue de la préparation des programmes que de celui du nombre d’heures d’émission. «Qu’ a donc voulu dire le ministre quand il a parlé de réexamen?, s’interroge-t-il. S’agit-il d’amender juridiquement des dispositions distinctes pour en éliminer les éventuelles contradictions, tout en protégeant leur spécificité, ou de réduire la liberté de l’audiovisuel religieux, en l’inscrivant dans un cadre légal étroit?». Discours ambigu «Nous redoutons la restriction de la liberté religieuse au Liban, affirme le P. Nakhoul, et en particulier de la liberté d’information. Apparemment, le ministre soulève un point de droit: l’impossibilité d’octroyer une fréquence à une radio qui n’est pas légalisée. Mais il sait bien que toute légalisation placera la VDLC sous les dispositions de la loi, qui sont en contradiction avec sa vocation de radio religieuse. Certes, le Conseil des ministres a confirmé jeudi sa décision de novembre 1996, mais les paroles du ministre nous désorientent. N’aurait-il pas été plus simple de dire qu’il existe une législation spéciale pour chaque type de média, plutôt que de tenir ce discours ambigu?». Les craintes du P. Elie Nakhoul sont renforcées par le fait que le vice-président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), M. Nasser Kandil, vient récemment de parler, lui aussi, d’une révision de la résolution du Conseil des ministres sur l’audiovisuel religieux (VOIR CI-DESSOUS). Il reste que pour l’heure, les fréquences sur lesquelles émet la VDLC, 106.0 et 87.6, n’ont pas été attribuées et continuent d’être à la disposition de la radio. Ce qui ne signifie pas qu’elles ne le seront pas à l’avenir, puisque 3 radios privées légalisées attendent toujours de se voir attribuer des fréquences. Dans les milieux concernés, on est déterminé à n’épargner aucun effort, ni aucun recours, pour assurer l’application des résolution antérieures du Conseil des ministres ainsi que la liberté des médias religieux chrétiens au Liban, conscients que «ce combat est celui de tous et profite à tous».
Ajustement juridique ou bataille de libertés? Une petite phrase du ministre de l’Information Bassem el-Sabeh, qui pourrait avoir de graves conséquences sur la liberté de l’information audiovisuelle religieuse, inquiète les responsables de la radio «La Voix de la Charité» (VDLC) relevant de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL). A l’issue...