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Actualités - DISCOURS

Sfeir : personne ne nous a consultés au sujet du futur chef de l'Etat Au Vatican, le chef de l'Eglise maronite soulèvera le cas de Jezzine (photo)

Evoquant l’échéance présidentielle, le cardinal Mgr Nasrallah Sfeir a parlé d’«impasse nationale généralisée» et déploré le fait que, contrairement aux usages constitutionnels, Bkerké n’avait pas été consulté au sujet de la personnalité du futur président. Pour le prélat, qui prononçait son homélie dominicale, l’impasse concerne d’abord le peuple libanais, «qui ignore tout de son prochain président», ensuite les représentants constitutionnels du pays «qui semblent être démissionnaires», et enfin la communauté maronite elle-même «qui n’a pas voix au chapitre malgré les attributions que lui confère le Pacte national». Le chef de l’Eglise maronite a par ailleurs considéré qu’au vu des développements graves prévus dans la région, il convient que le prochain chef de l’Etat soit doué d’un «sens politique aigu», qui, a-t-il ajouté, «ne s’improvise pas». La remarque a été interprétée par certains observateurs, comme une allusion au commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud. Interrogé à ce sujet, le patriarche maronite, qui a quitté hier Beyrouth pour Rome, a explicité sa pensée et catégoriquement démenti avoir fait allusion à qui que ce soit, ou nourrir une quelconque réserve à l’endroit de quiconque, «pourvu qu’il possède des qualités que nous avons définies». «Tout ce que je dis, a-t-il insisté, c’est que le prochain chef de l’Etat doit être un homme possédant une longue expérience de la chose publique, qu’il est préférable qu’il soit issu d’une lignée politique et capable d’être en consultation permanente avec les différentes parties prenantes». «Confronté à une situation donnée, il doit pouvoir tirer de son expérience politique le savoir-faire nécessaire pour trouver une solution», a-t-il ajouté. «Dépourvu de partis nationaux structurés, de chefs politiques historiques et de vrais représentants, le peuple libanais se trouve dans une impasse difficile, alors qu’à quelques jours de l’échéance, il ignore complètement le nom de celui qui décidera de son sort et détiendra les rênes du pouvoir pour les prochaines années», a notamment dit Mgr Sfeir. «N’est-il pas dramatique de voir tous ceux à qui le régime démocratique fait assumer la responsabilité et le devoir d’élire un nouveau président abdiquer leur rôle?» s’est demandé Mgr Sfeir. «Si le Pacte national, qui est toujours en vigueur, a réparti les hautes fonctions entre les communautés, il serait normal que les responsables de ces communautés puissent avoir leur mot à dire dans le choix des personnes censées les représenter, tout en sachant que ce choix concerne tous les Libanais», a conclu Mgr Sfeir. A son départ de l’AIB, le patriarche Sfeir a réaffirmé à ce propos n’avoir pas été interrogé au sujet de la personnalité du futur président. «Personne ne m’en a parlé», a-t-il assuré. Le dignitaire religieux a indiqué par ailleurs qu’avec les responsables du Vatican, et le pape en particulier, il évoquera, au même titre que d’autres sujets, la question de Jezzine. Le patriarche maronite a quitté hier Beyrouth pour Rome, en compagnie de NN. SS. Maximos V Hakim, patriarche grec-catholique, Jean-Pierre XVIII Kasparian, patriarche arménien catholique et Raphaël Bidawid, patriarche des chaldéens. Il assistera au Vatican à l’assemblée générale de la Congrégation pour les Eglises orientales. C’est M. Michel Eddé, ministre d’Etat, qui, au nom du président Hraoui, a salué Mgr Sfeir et les autres chefs religieux à leur départ.
Evoquant l’échéance présidentielle, le cardinal Mgr Nasrallah Sfeir a parlé d’«impasse nationale généralisée» et déploré le fait que, contrairement aux usages constitutionnels, Bkerké n’avait pas été consulté au sujet de la personnalité du futur président. Pour le prélat, qui prononçait son homélie dominicale, l’impasse concerne d’abord le peuple...