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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré l'aggravation de la crise financière Le gouvernement russe se fait attendre (photos)

Un nouveau vice-Premier ministre chargé de l’Agriculture a été nommé hier, mais la formation du gouvernement russe n’est toujours pas terminée, retardant d’autant la mise en œuvre d’un plan d’ensemble pour sortir le pays de la crise (VOIR PAGE 9). La Banque centrale et le ministère des Finances ont continué lundi à colmater les brèches pour sauver le système bancaire et rétablir la confiance des investisseurs étrangers. Le nouveau vice-Premier ministre, Guennadi Koulik, 63 ans, est un député proche des communistes considéré comme un lobbyiste efficace pour obtenir des crédits pour l’agriculture. Il a été nommé pour prendre en charge le redressement d’un secteur sinistré. Mais le Premier ministre Evgueni Primakov a pris ses fonctions depuis dix jours et de nombreux postes sont encore vacants: les ministres de l’Economie, des Finances, des Biens d’Etat (privatisations) n’ont toujours pas été nommés. Le dossier explosif des questions sociales a été refusé par les responsables approchés et n’est toujours pas attribué. Les arriérés de salaires, plaie de l’économie russe et priorité du nouveau gouvernement, ont augmenté de 7,7% en août pour atteindre 84,1 milliards de roubles (5 milliards de dollars au cours de lundi). Le ministre des Finances par intérim, Mikhaïl Zadornov, a précisé que le gouvernement avait l’intention des rembourser d’ici décembre «30 milliards de roubles d’arriérés de salaires et 9,6 milliards d’arriérés de retraites». Les syndicats ont appelé à une journée de protestation nationale sur ce thème le 7 octobre. «La formation du gouvernement est dans un cul-de-sac. Personne ne veut participer au gouvernement, ceci n’était pas arrivé depuis l’automne 1991, quand tout le monde refusait d’entrer dans celui (du libéral) Egor Gaïdar», note le quotidien Vremia de lundi. La gravité de la crise, les luttes d’influence entre les forces de gauche et les centristes et le risque d’échouer à un peu plus d’un an des prochaines élections, sont les explications possibles de ces réticences à rejoindre M. Primakov, souligne un analyste. Sur le front financier, la Banque centrale de Russie a suspendu les cotations sur le rouble qui recommençait à piquer du nez, à la veille d’une opération de soutien au système bancaire qui comporte de gros risques inflationnistes. Alors que la Russie tente de retrouver un peu de crédit auprès de l’Occident, le ministère des Finances a annoncé de son côté que des discussions auraient lieu mercredi et jeudi à Moscou avec les banques occidentales pour trouver un «compromis» sur les conditions de remboursement des bons du Trésor, gelés depuis le 17 août, date de la dévaluation du rouble. Le plan de remboursement annoncé fin août par le gouvernement russe avait été vivement dénoncé par les Occidentaux qui craignent de perdre dans cette opération plusieurs milliards de dollars et ont menacé de faire appel à la justice pour obtenir réparation. Le mécanisme de restructuration «doit être égal pour tous, banques ou non-banques, investisseurs étrangers ou nationaux», a relevé M. Zadornov, répondant aux critiques des banques occidentales qui accusent la Banque centrale (BCR) d’offrir un traitement préférentiel aux banques russes. La BCR doit commencer à racheter aux banques commerciales russes leurs bons du Trésor arrivant à échéance le 31 décembre 1998. Cette opération a pour but d’injecter des liquidités dans le système bancaire, dont les transactions sont pratiquement gelées, paralysant le fonctionnement de l’économie. Le rachat de ces titres entraînera un fonctionnement de la planche à billets qui pourrait se traduire par une injection de quelque 30 milliards de roubles dans l’économie. «Cette opération va mettre le feu aux poudres inflationnistes», estime Thierry Malleret de la banque Alfa Capital. Afin d’éviter que certaines banques ne spéculent contre le rouble à la faveur de cette opération, la BCR a suspendu lundi les opérations sur le marché des changes jusqu’à mardi. Cette décision lui permet aussi de faire coup double puisqu’elle revient à maintenir artificiellement le rouble à un taux de 16,38 pour un dollar.
Un nouveau vice-Premier ministre chargé de l’Agriculture a été nommé hier, mais la formation du gouvernement russe n’est toujours pas terminée, retardant d’autant la mise en œuvre d’un plan d’ensemble pour sortir le pays de la crise (VOIR PAGE 9). La Banque centrale et le ministère des Finances ont continué lundi à colmater les brèches pour sauver le système...