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Actualités - REPORTAGE

Long-métrage Quand le ciné squatte Wadi Abou Jmil "La maison rose", tout le charme d'un climat volatile ... (photos)

Beyrouth? Un décor devenu aussi couru que Venise. Quatre tournages ces derniers mois. Le dernier en date, «La maison rose», est dû à Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Cette coproduction franco-canado-libanaise met en scène deux familles de réfugiés en instance d’expulsion pour cause de reconstruction du centre-ville. Ceux qui déambulent dans le centre-ville auront remarqué à Wadi Abou Jmil, une belle façade rose cachant derrière ses colonnades deux pièces aux murs lézardés de frises. Cette maison, ses habitants et le secteur sont au cœur de ce long-métrage dont le tournage vient de prendre fin. Les familles Nawfal et Adaïmi habitent cette maison depuis une douzaine d’années. Au fil des ans, ils se sont intégrés au quartier, s’y faisant des amis. Mais voilà que la paix et surtout la reconstruction viennent perturber le cours des choses. En effet, le nouvel acquéreur de la maison veut conserver la façade et construire à l’abri de ses murs roses un centre commercial. Les occupants sont sommés de vider les lieux sous dix jours. Rapidement, les habitants du quartier, y compris ceux de la maison, se constituent en deux camps : ceux qui sont pour la reconstruction et ceux qui sont contre. Et pour pimenter l’action, un reporter, en mal de sujet, y met son grain de sel. Traité sur le mode humoristique plutôt que dramatique, ce film aborde le thème de l’extension des villes, du modernisme… Un demi-million de dollars L’aventure a commencé en 1997. «Khalil et Joana m’ont proposé le scénario de cette histoire qui se déroule en 94/95», raconte M. Edouard Mauriat, le producteur délégué. A l’époque, il portait encore la casquette de Monsieur cinéma à l’ambassade de France, à titre de coopérant. Sa mission terminée, il regagne Paris. Là, il fonde une société de production, «Mille et une productions». Dont «La maison rose» est le premier-né. Le tournage n’a débuté que le 11 août dernier. «Il nous a fallu un an et demi pour réunir un bon budget et commencer le travail», indique M. Mauriat. Le Fonds sud, subvention jumelée des ministères français de la Culture et des Affaires étrangères, est la première aide qu’il réussit à décrocher. A partir de là, les coproducteurs affluent. «Canal Plus et Canal Plus horizons ont préacheté le film qu’ils diffuseront un an après sa sortie en salle». Les Ateliers du cinéma québécois également partenaires, «aideront à la diffusion du film au Canada. Ils ont été intéressés par l’idée car la colonie libanaise est importante dans ce pays», souligne M. Mauriat. Côté local, on note le partenariat d’une banque, la Audi. «Le ministère libanais de la Culture nous a promis de participer, mais nous n’avons rien eu encore», souligne le producteur délégué. Au total, un budget «d’un demi-million de dollars. Ce qui n’est pas mal du tout pour un premier long-métrage…». 12 000 mètres de pellicules Six semaines de préparation et six autres de tournage. Les prises de vue ont été faites dans Wadi Abou Jmil pour les scènes de rue, avec une remarquable reconstitution-décor d’un café, d’un salon de coiffure, d’une boucherie en sus de «la Maison rose». Les scènes d’intérieur ont été tournées dans une vieille demeure d’Amchit. «Cela nous a évité de reconstituer tous les décors, c’est plus économique et cela nous a pris moins de temps», explique M. Mauriat. Tous les acteurs sont libanais : une vingtaine de rôles principaux, plus une trentaine de rôles secondaires et des dizaines de figurants. Côté technique, une équipe d’une cinquantaine de personnes dont quarante Libanais. Les décors sont signés Frédéric Bénard. «Pour l’exécution de la maison nous avons eu recours à François-Pierre Deberre, «patineur» qu’on retrouve sur de gros tournages en France comme «Germinal» ou «Astérix»», indique M. Mauriat. Comment une production relativement modeste a-t-elle pu se payer des pointures internationales? «L’aventure de partir tourner à Beyrouth les a séduits», affirme M. Mauriat. «Ce film raconte une histoire libanaise qui est également universelle. Je pense qu’elle intéressera le public occidental pour plus d’une raison». «Djinn House productions» a assumé la production exécutive. Le tournage a nécessité une seule caméra Super 16 mm, sauf pour le plan final «nous avons pris nos précautions en faisant prendre la prise par deux caméras». Résultat, 12,000 mètres de pellicules pour un film d’une heure cinquante. Le développement se fait en France, «parce qu’il n’y a pour le moment pas au Liban de laboratoire qui soit capable de gérer le traitement d’un long-métrage». Le montage a été entamé de suite, au jour le jour après les séances de tournage. Mais le travail est encore loin d’être fini. «Il y a encore la musique. De plus, le film sera disponible en deux versions, arabe et française, c’est un long travail», dit M. Mauriat. Sans oublier tout le côté commercial. Sortie prévue en février 1999. Objectif, les festivals…
Beyrouth? Un décor devenu aussi couru que Venise. Quatre tournages ces derniers mois. Le dernier en date, «La maison rose», est dû à Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Cette coproduction franco-canado-libanaise met en scène deux familles de réfugiés en instance d’expulsion pour cause de reconstruction du centre-ville. Ceux qui déambulent dans le centre-ville auront remarqué à Wadi...