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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Clôture du congrès de la presse catholique à Paris UCIP : le conseil exécutif se réunira en avril 1999 au Liban

Clôturé formellement jeudi, le congrès de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) s’est réuni hier en assemblée générale pour élire son nouveau président, approuver les rapports de son secrétaire général et de son trésorier, écouter les rapports des différentes fédérations de l’UCIP et créer une région Moyen-Orient. Le premier président de cette région sera le P. Antoine Gemayel, président d’UCIP-Liban et directeur du Centre catholique d’information (CCI). L’assemblée générale a également décidé que la réunion du conseil exécutif de l’UCIP, en avril 1999, se tiendra au Liban. Enfin, c’est une Malaisienne, Theresa E Choorf, qui succédera, comme président, à M. Günther Meese, un Allemand. Le débat qui a précédé l’élection a reflété les difficultés financières et les failles structurelles de l’organisation. Difficultés financières provenant de la relative pauvreté de la majorité des pays d’Afrique et d’Amérique latine membres de l’UCIP, ce qui oblige le président de l’organisation à financer ses propres activités, et l’UCIP à compter sur d’autres fonds que les siens propres. Failles structurelles qui se constatent dans la passivité de certaines fédérations, et la rivalité entre les espaces anglophones et francophones. Jeudi, le congrès avait clôturé ses travaux sur une communication du P. Gabriel Nissim. Devant un parterre nettement plus clairsemé qu’à l’ouverture des travaux, le spécialiste des médias, longtemps responsable d’une des émissions de radio les plus écoutées de France, «Le Jour du Seigneur», a dégagé les grandes lignes des débats en carrefours. Etre journaliste, c’est assumer la responsabilité d’un service, a-t-il commencé par dire, ajoutant qu’il appartient au journaliste de déterminer les priorités de ce service, et d’agir pour qu’il trouve son public et... son financement. L’accomplissement de ce service, le journaliste l’inscrira dans une «communication de proximité» grâce à laquelle il contribuera à la formation de la communauté humaine, luttant pour surmonter les difficultés de communication entre les hommes, et pour donner la parole aux sans-voix, plutôt que de la prendre, c’est-à-dire plutôt que de la confisquer à son profit. Deuxième grand principe dégagé des débats: le journaliste doit situer son service dans une société ouverte et pluraliste, convaincu que l’identité de l’Eglise se développe dans l’écoute autant, sinon mieux, que dans l’affirmation volontariste. Dans sa recherche du «sens de l’Histoire», dans son interprétation des «signes des temps», il doit faire preuve du même doute, sur ses certitudes, qu’en fait un juge statuant sur l’innocence ou la culpabilité d’un homme. Troisième principe: la force propre de l’écrit se marie parfaitement avec celle d’autres médias. D’où l’importance de la formation et de l’éducation aux médias. Quatrième principe: la médiation. Dans l’exercice de son métier, le journaliste doit «résister à la vitesse de communication» qui caractérise d’autres médias», «faire de la distance», pour jeter un regard plus lucide et plus complet sur les événements. Et le P. Nissim de citer là le mot terrible d’un producteur de télévision avouant: «On est en direct, et l’on n’a rien à dire», ainsi que le mot de Camus (qui fut journaliste, ne l’oublions pas) disant: «On veut faire vite, au lieu de faire bien». Le cinquième et dernier principe dégagé par le P. Gabriel Nissim touchait aux difficultés propres de l’Eglise à communiquer, et au double rôle du journaliste catholique à cet égard: celui de sensibiliser le clergé aux courants d’opinion qui se manifestent à la base, et de fidéliser celle-ci à l’éthique sans complaisance qui doit être la sienne. Un rôle pédagogique étroitement lié à la qualité de l’engagement personnel du journaliste. Internet et la sur-information Le phénomène Internet, la «mutation» technologique, ont occupé une large place dans les débats du congrès. Mais pratiquement tous les commentaires ont souligné la complémentarité entre «l’outil Internet» et l’écrit. Dominique Velten, responsable de la documentation à «Bayard Presse», a consacré son exposé sur la recherche d’informations sur Internet. «Face aux millions d’informations disponibles, comment le journaliste peut-il travailler de manière pertinente sans se noyer?», s’interroge-t-il. Quels services sont réellement utilisables par les journalistes sur Internet? Quelle est la validité des informations proposées? Quelle méthode de recherche pertinente fiable face à des millions de sources? Quel est le coût réel de l’accès à ces sources, donc le coût de la recherche d’information? «Pour éviter la sur-information, «la» ou «les» mailing list dotés d’un modérateur sont des sources de première main, alors que les «news groups non modérés où chacun des participants peut dire ce qu’il veut — le vrai comme le faux — sont probablement les moins fiables», a souligné Velten. Pourtant, la question à poser reste toujours: que de temps passé à lire pour quel pourcentage d’informations utiles? Les sites «web» et les technologies «push», eux, quand il existe des annuaires de sites avec indexation automatique ou humaine, sont intéressants; encore faut-il pouvoir maîtriser ces outils, et donc, avoir le temps de les apprendre, a-t-il ajouté. Velten s’est ensuite attaqué aussi à «l’illusion de gratuité» d’Internet. «L’interrogation des archives devient une source intéressante pour le journaliste s’il peut l’exploiter à une vitesse compatible avec la production d’un quotidien, a-t-il précisé, mais le budget de recherche ne risque-t-il pas d’exploser, si chaque journaliste se lance dans l’interrogation de ces fonds?» Pour Velten, la constatation s’impose donc: «On peut toujours aller sur Internet comme sur un rivage à marée basse, mais rien ne dit que l’on saura où chercher, ni si ce que l’on trouvera sera comestible». «Combien de journalistes, sans y prendre garde, n’ont-ils pas passé des heures devant l’écran, dans une quête virtuelle où chaque site renvoie à d’autres sites?», s’interroge-t-il. Un travail de triage, de hiérarchisation et de vérification s’impose donc; travail qui doit prendre souvent l’aspect d’un effort collectif. Il restera vrai, en même temps, que d’une part, «trop d’infos tue l’info», et que d’autre part, la technicisation à outrance du travail du journaliste, couplée avec le manque de moyens et d’effectifs, risque de renforcer «la sédentarisation déjà forte des rédactions» et la pratique du «reportage virtuel». Pris entre lois du marché et ethnique, c’est l’avenir du journalisme écrit qui se joue donc aujourd’hui.
Clôturé formellement jeudi, le congrès de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) s’est réuni hier en assemblée générale pour élire son nouveau président, approuver les rapports de son secrétaire général et de son trésorier, écouter les rapports des différentes fédérations de l’UCIP et créer une région Moyen-Orient. Le premier président de cette...