Le ton monte entre l'Iran et les Taliban

L’Iran a menacé hier les taliban d’une réponse «très dure» s’ils ne libéraient pas dix diplomates et un journaliste iraniens capturés, selon Téhéran, début août par cette milice fondamentaliste afghane. Les manœuvres militaires iraniennes commencées hier près de la frontière avec l’Afghanistan visent à envoyer «un signal (aux taliban) pour les dissuader de tout acte d’agression» contre l’Iran, a déclaré à la télévision d’Etat le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Mahmoud Mohammadi (VOIR AUSSI PAGE 9). Si les diplomates ne sont pas libérés, «notre réponse sera très dure», a ajouté M. Mohammadi selon lequel son pays allait «explorer tous les canaux légaux afin d’obtenir la libération» des Iraniens en Afghanistan. Selon des sources militaires, plus de 70.000 hommes appartenant aux forces terrestres et aériennes des Gardiens de la révolution et des milices islamiques seront déployés pendant trois jours à une cinquantaine de km de la frontière afghane dans le cadre de manœuvres présentées comme sans précédent. Téhéran ne reconnaît pas le régime des taliban et les accuse d’être soutenus par le Pakistan et les Etats-Unis dans le but d’isoler l’Iran et de contrôler les ressources énergétiques de la région. La tension, déjà vive depuis la prise de Kaboul par les taliban en septembre 1996, est montée d’un cran après que l’Iran les eut accusés d’avoir arrêté dix employés du consulat iranien à Mazar-i-Sharif et un journaliste lors de leur prise, le 7 août, de cette ville du nord de l’Afghanistan, principal bastion de l’opposition pro-iranienne. (AFP, Reuters)