Critiques virulentes de Harb

Le député Boutros Harb a vivement critiqué le projet des 991 milliards de livres pour le développement des régions libanaises déshéritées. Il s’est interrogé sur les critères sur base desquels le programme de développement a été retenu. Après avoir exprimé son étonnement devant le programme de développement établi par le CDR, M. Harb a constaté qu’il «distingue entre une région et une autre et prive certaines provinces des fonds qui peuvent aider à les développer». Il a rappelé que la part de Batroun des 150 milliards de livres destinées à l’entretien de la route de Dael-Bassatin el Assi-Kfarhalda-Tannourine, est de 13 milliards de livres «alors que le programme du CDR consacre seulement 20,5 milliards de LL pour Batroun sur un total de 991 milliards de livres». Selon lui, la région de Batroun aurait besoin de plus de 85 milliards de LL pour relancer son économie. M. Harb s’est demandé si «la proposition du projet de 991 milliards de livres signifie que le gouvernement a laissé tomber celui des 150 milliards de LL». Il a indiqué que les habitants du Liban-Nord «ne garderont pas les bras croisés devant la réduction des fonds qui leur sont alloués et le coup porté au principe du développement équilibré des régions», précisant qu’ils vont adopter «une position négative à l’égard du gouvernement». «J’aurai souhaité que l’Etat tire une leçon du phénomène Toufayli et ne pousse pas les gens, en négligeant leurs besoins et leurs régions, à adopter ce genre de positions», a-t-il ajouté. Interrogations de Maalouli De son côté, l’ancien député Michel Maalouli a déploré le retard mis par le gouvernement à élaborer des projets de développement pour les régions déshéritées, en l’occurrence la Békaa. Il s’est interrogé sur les raisons qui ont dicté la léthargie des députés de la Békaa qui n’ont pas pris la peine depuis leur élection de demander des comptes au gouvernement. Dans une déclaration faite à la presse, l’ancien député a appelé les responsables, ministres et députés à rendre public les montants dépensés pour la construction des autoroutes et des tunnels ainsi que pour la réhabilitation de l’infrastructure du centre-ville dont tire profit Solidere pour la promotion de ses projets alors que les autres régions sont délaissées. M. Maalouli a par ailleurs vivement critiqué le timing de la décision du Conseil des ministres concernant le programme de développement des régions déshéritées compte tenu des difficultés financières de l’Etat.