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Actualités - CHRONOLOGIE

Le débat sur le projet de budget se poursuivra ce soir L'opposition parlementaire fait feu de tout bois contre la politique financière de l'Etat

La première journée du débat budgétaire, hier, Place de l’Etoile, a permis une nouvelle fois à l’opposition parlementaire de faire feu de tout bois, critiquant sévèrement la politique financière et l’ensemble de la gestion du gouvernement. La quasi-totalité des seize députés qui ont pris la parole hier, lors des deux séances qui se sont tenues le matin et le soir, ont exprimé leur vive opposition — ou, au mieux, leurs réserves — au projet de Budget présenté par le cabinet Hariri. Seuls deux parlementaires, Mme Nayla Moawad et M. Zaher el-Khatib, ont cependant annoncé sans détour qu’ils voteront contre la loi de Finances, M. Khatib allant même jusqu’à préciser qu’il entreprendra des démarches pour déposer un recours devant le Conseil constitutionnel en vue d’invalider le projet de budget Le débat à la Chambre devait reprendre ce matin-même pour se poursuivre le soir, comme ce fut le cas hier. La séance de ce matin a cependant été annulée par le chef du Législatif Nabih Berry. Cette suspension des débats est due au fait que les pôles du pouvoir ainsi que la plupart des hauts responsables officiels désirent se rendre à Qordaha, en Syrie, afin de prendre part à la cérémonie qui aura lieu dans la journée pour commémorer le quatrième anniversaire de la disparition de Bassel el-Assad, fils aîné du président syrien Hafez el-Assad. De ce fait, il n’est pas exclu que le débat se poursuive jusqu’au début de la semaine prochaine. La journée d’hier aura été marquée par les critiques sévères formulées à l’égard de deux points essentiels: le déficit budgétaire sans cesse croissant, et la politique fiscale du gouvernement. La plupart des députés qui ont pris la parole se sont déclarés opposés à diverses dispositions de l’annexe numéro 9 du projet de Budget, qui est au centre d’une vive controverse entre le Législatif et l’Exécutif. Les parlementaires se sont notamment élevés contre l’obstination du gouvernement à imposer une série de taxes indirectes (qui touchent principalement les classes moyennes et défavorisées) afin de réduire le déficit budgétaire. L’ancien premier ministre M. Sélim Hoss, Mme Nayla Moawad, et le président de la commission parlementaire des Finances M. Khalil Hraoui, ont réclamé dans ce cadre une révision sérieuse de la politique fiscale de l’Etat. Le principe de l’imposition des taxes indirectes avait été réaffirmé clairement au début de la séance matinale par le ministre d’Etat aux Affaires financières, M. Fouad Siniora, qui a donné lecture d’un résumé de l’exposé des motifs du projet de Budget. M. Siniora a préconisé dans ce cadre une «taxe de service» de 5% sur les restaurants et les hôtels, l’augmentation de la taxe mécanique sur les voitures et les camions de transport de marchandises, le doublement de l’impôt sur les permis de séjour des travailleurs étrangers, l’augmentation de la taxe perçue pour l’obtention des passeports, la location des biens-fonds maritimes publics, la révision du contrat entre le gouvernement et les deux compagnies en charge du réseau cellulaire etc... En ce qui concerne le déficit budgétaire, M. Siniora a confirmé que le gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre afin que ce déficit ne dépasse pas la barre des 37,5%. Ce chiffre a cependant été mis en doute par les députés qui n’ont pas manqué de relever — fort à propos — que depuis 1994, les prévisions du ministère des Finances concernant les dépenses publiques, les recettes et le déficit budgétaire sont sans aucun rapport avec la réalité. Les parlementaires ne se sont pas empêchés de souligner sur ce plan que ce sont la gestion économique du gouvernement et son manque total de prévoyance qui sont à la base du déficit budgétaire qui ne cesse de croître depuis plusieurs années. Au chapitre des causes du déficit budgétaire, les députés ont mis l’accent sur l’impact de la dilapidation des fonds publics. M. Issam Farès a souligné dans ce cadre qu’au lieu de s’engager sur la voie d’une réforme administrative sérieuse, le gouvernement s’est employé à créer une administration parallèle, en lieu et place de l’administration étatique existante. M. Farès a relevé dans ce cadre que depuis 1992 (soit depuis la désignation de M. Hariri à la tête du gouvernement) 26 offices autonomes et organismes publics ont été créés en parallèle à l’appareil étatique déjà en place. Se faisant l’écho de l’inquiétude manifestée par une large frange de la population, Mme Moawad devait souligner que la politique suivie par le cabinet Hariri a abouti à un «effondrement financier sans précédent et à une catastrophe socio-économique». Et Mme Moawad de souligner, non sans amertume, que le projet de Budget soumis au Parlement constitue une «confirmation de la politique suivie par les différents cabinets Hariri qui se sont succédé au pouvoir, alors que c’est cette même politique qui a conduit le pays à l’impasse financière et socio-économique dans lequel il se débat aujourd’hui» ...
La première journée du débat budgétaire, hier, Place de l’Etoile, a permis une nouvelle fois à l’opposition parlementaire de faire feu de tout bois, critiquant sévèrement la politique financière et l’ensemble de la gestion du gouvernement. La quasi-totalité des seize députés qui ont pris la parole hier, lors des deux séances qui se sont tenues le matin et le soir,...