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Actualités - ANALYSE

Municipales : un équilibre confessionnel à préserver

A mesure que l’échéance des municipales se rapproche, nombre de responsables et de députés prient le ciel pour qu’un imprévu provoque le report du scrutin. Mais, pour l’heure, tout semble indiquer que les élections auront lieu dans les délais et, normalement, la bataille électorale devrait commencer après le vote du budget. Il n’est pas d’homme politique qui n’y jettera toutes ses forces, intervenant ici et là afin de pousser à la formation de listes de coalition sans que cela nuise pour autant à sa situation dans les législatives. D’aucuns appréhendent que les résultats du scrutin ne viennent remettre en cause l’unité interne du fait de la naissance de conseils municipaux qui se caractériseraient par un déséquilibre au niveau de la représentation politique ou confessionnelle. D’où l’idée première qui avait été lancée par le chef de l’Etat de procéder à la nomination du tiers des membres, ou encore, de revenir à l’application de la loi de 63 prévoyant une répartition des sièges sur des bases confessionnelles. Egalement conscient de ce problème, le député Boutros Harb a proposé de laisser au ministère de l’Intérieur le soin de fixer dans chaque village ou ville le nombre de postes à pourvoir. Mais cette proposition vient trop tard, comme l’a relevé le président Nabih Berry lui-même, qui est confiant, pour sa part, dans l’esprit d’unité du peuple, rappelant dans ce cadre que, depuis 1943, seuls les dirigeants ont pris l’habitude de se diviser sur les questions nationales. En tout état de cause, du moment qu’on ne peut plus rien changer aux textes, Damas aurait conseillé aux leaderships chrétiens et musulmans d’intervenir sur le terrain dans la composition des listes pour tenir compte de l’équilibre confessionnel dans chaque région. Ces responsables sont d’autant plus convaincus de la nécessité d’une telle démarche qu’ils insistent pour que soit sauvegardée la représentativité chrétienne, surtout dans les villages et villes mixtes. Au Sud, il incombera évidemment au président Berry de veiller au bon ordre des choses. Il en ira de même pour le Premier ministre Hariri à Beyrouth et à Saïda; pour le ministre Joumblatt dans le Chouf et à Aley; pour le Hezbollah à Baalbeck et dans le Hermel; pour le président Karamé et le ministre Frangié au Nord, tous les autres leaders — même opposants — devant aussi respecter ce pacte tacite. La composition des listes Il reste qu’il est difficile de parvenir à un accord sur des listes consensuelles, dans les villes en particulier. Les participants à l’élaboration de ces listes devront assumer une grande responsabilité et accepter de taire parfois leurs divergences — aussi profondes soient-elles — dans l’intérêt général. Il leur en coûtera sans doute au niveau de leur base électorale traditionnelle. Mais c’est le prix à payer en vue de sauvegarder l’entente nationale. En revanche, il ne devrait pas y avoir de problèmes majeurs en dehors des villes, localités ou villages mixtes. Dans ce cadre, la concurrence serait loyale et justifiée puisqu’elle n’opposerait que des courants politiques, partisans ou familiaux. De là, les observateurs estiment que les résultats dans ces régions-là permettront de se faire une idée assez juste sur les courants politiques dans le pays, et le scrutin devrait être libre dans la mesure où les concurrents veilleront à ce qu’aucune fraude ne vienne l’entacher. Quant aux vaincus, ils s’offusqueront naturellement des ingérences dans la composition des listes, et de l’argent dépensé à cette occasion. Mais n’est-ce point là une tradition au Liban? E. K.
A mesure que l’échéance des municipales se rapproche, nombre de responsables et de députés prient le ciel pour qu’un imprévu provoque le report du scrutin. Mais, pour l’heure, tout semble indiquer que les élections auront lieu dans les délais et, normalement, la bataille électorale devrait commencer après le vote du budget. Il n’est pas d’homme politique qui n’y...