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Actualités - CHRONOLOGIE

Un nouveau visage, un nouveau style

PARIS — de Elie MASBOUNGI Avec Hubert Védrine, les Libanais découvrent aujourd’hui non seulement un nouveau visage de la diplomatie française mais aussi un nouveau style. Fin connaisseur des dossiers libanais et régionaux, le chef du Quai d’Orsay veut maintenant connaître les hommes et le terrain. Ecouter d’abord. Ce qui sera dit et surtout ce qui ne le sera pas. Car au- delà des liens historiques et culturels entre la France et le Liban mais toujours dans le cadre de la politique traditionnelle libanaise de Paris, le représentant du gouvernement socialiste veut établir ses propres repères et exprimer des vues différentes de celles de son prédécesseur. En fait, depuis la visite à Beyrouth de M. Hervé de Charette, en mars 97, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la Seine et le long du Quai d’Orsay où la nouvelle équipe a procédé à un état des lieux. Plus d’alignement pur et simple sur les directives de l’Elysée mais une orientation nouvelle qui, dans le cas du Liban, vise à établir des canaux autres que celui établi par les présidents Chirac et Hariri. Au plan du Moyen-Orient, M. Védrine s’est visiblement inspiré des vues de M. Jean-Pierre Chevènement, ministre «politique» dont les opinions sur le monde arabe sont connues depuis sa fameuse démission de ses fonctions de ministre de la Défense lors de la guerre du Golfe en signe de protestation contre la participation de la France à la coalition contre l’Irak. Pour la première fois sur le terrain de ce Levant si chéri par la France, M. Védrine devra discuter avec les dirigeants libanais et syriens — actualité oblige — des conséquences d’un éventuel retrait israélien du Liban-Sud conformément à la résolution 425 du Conseil de Sécurité. Fort d’un récent échange de vues avec le vice-président syrien, M. Abdel-Halim Khaddam, et le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh et fortement inspiré par un rapprochement des vues franco-américaines sur le processus de paix au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie française préconise un retrait concerté et un remplacement «en douceur» de l’occupant israélien par l’armée libanaise et la FINUL. Parle-t-on de l’opportunité d’une présence militaire française plus consistante sous commandement de l’ONU? Des milieux parlementaires proches du gouvernement répondent que cela n’est pas exclu mais qu’il faudra, pour ce faire, une approbation unanime et nette de toutes les parties. L’émissaire de la France évoquera-t-il à Damas l’opportunité de la présence syrienne au Liban en cas de normalisation au Sud? Un diplomate arabe en poste à Paris, visiblement au courant des récents entretiens de MM. Khaddam et Chareh avec les dirigeants français, répond non sans humour: «Cela pourrait faire partie de ce qui ne sera pas dit»...
PARIS — de Elie MASBOUNGI Avec Hubert Védrine, les Libanais découvrent aujourd’hui non seulement un nouveau visage de la diplomatie française mais aussi un nouveau style. Fin connaisseur des dossiers libanais et régionaux, le chef du Quai d’Orsay veut maintenant connaître les hommes et le terrain. Ecouter d’abord. Ce qui sera dit et surtout ce qui ne le sera pas. Car au-...