En cette fébrile période des fêtes, quand le cœur et la pensée sont ailleurs, c’est-à-dire happés par le tourbillon de la vie, Yervant Melkonian est mort soudainement mettant fin à une carrière accomplie avec zèle et abnégation.
Né à Kamichli au nord de la Syrie, Yervant Melkonian a terminé brillamment ses études au séminaire du catholicossat d’Antélias pour s’établir avec sa famille en Arménie, comme pour concrétiser un rêve. Outre des études supérieures à l’Université d’Erévan couronnées par un doctorat en philologie et un passage remarqué à l’Institut des langues Adjarian de l’Académie des sciences, cet homme, qui avait su jeter avec tant de tact et de discrétion un pont entre le pays des naïri et celui des cèdres, maîtrisait parfaitement la langue arabe dont il usait avec subtilité à l’occasion de toutes ses interventions publiques. En mémoire de son admirable érudition, nous garderons ouvertes les pages de ses ouvrages grammaticaux sur David Zeithountsy qui restent, sans conteste, un monument de réference incontournable où se rejoignent avec originalité histoire et philologie.
Comment ne pas citer également sa laborieuse présence en qualité de rédacteur en chef de la revue «Etchmiadzine», ainsi que sa précieuse contribution à la Bible en version arménienne contemporaine, comme la générosité d’une œuvre caritative réalisée à travers la fondation «Gaïanee Manoukian Melkonian» ayant pour objectif de soutenir les étudiants doués mais sans ressources.
Nous gardons le souvenir d’une présence chaleureuse qui, en unissant deux cultures, deux civilisations, deux peuples, a su tracer les chemins d’un avenir où l’homme a foi en sa terre, en l’autre et en Dieu.
Edgar DAVIDIAN
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